L’hypertension artérielle maternelle ou une prééclampsie pendant la grossesse exposent les enfants à un risque accru d’accident vasculaire cérébral (AVC) plus tard, selon une étude présentée lors de l’ESC Heart & Stroke 2021, une conférence scientifique en ligne de la Société européenne de cardiologie (ESC).
Menée sur une cohorte basée sur les registres nationaux de Suède (1973 à 2014) et de Finlande (1987 à 2014), l’étude a porté sur 5,8 millions d'enfants, dont les profils, les antécédents familiaux, le tabagisme maternel ou encore l’indice de masse corporelle du sujet notamment ont été pris en compte pour ajuster les analyses. Ces dernières ont par ailleurs été répétées après l’exclusion des cas de naissance prématurée ou de retard de croissance fœtale, associés à un risque accru de maladie cardiovasculaire. Les facteurs génétiques ou liés à l’environnement familial ont également été contrôlés par une analyse des données sur les fratries.
Un suivi de 41 ans
Dans la cohorte, 3,76 % (218 322) des enfants sont nés de mères souffrant de troubles hypertensifs pendant la grossesse. Pendant le suivi qui a duré jusqu’à 41 ans, 0,04 % (2 340) d’entre eux a reçu un diagnostic de cardiopathie ischémique et 0,09 % (5 360) celui d'AVC. Les sujets exposés in utero présentaient ainsi des risques accrus de cardiopathie ischémique de 29 % et d’AVC de 33 % à l'âge adulte. Les associations sont apparues indépendantes de la prématurité et du retard de croissance fœtale. Et, dans les analyses des fratries, l'association est restée pour les AVC, mais pas pour les cardiopathies ischémiques.
« Les analyses des frères et sœurs suggèrent que des facteurs génétiques ou environnementaux partagés étaient les principaux contributeurs à l'association entre les troubles hypertensifs de la grossesse et le risque de cardiopathie ischémique. Cependant, le risque accru d'AVC a persisté, indiquant la possibilité d'effets intra-utérins directs », commente l’auteur de l’étude, le Dr Fen Yang de l'institut Karolinska (Suède), cité dans un communiqué. Il souligne le besoin de recherches complémentaires pour « confirmer les résultats et améliorer la compréhension des mécanismes sous-jacents possibles ».
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