Hypertension artérielle essentielle

Les bêtabloquants en première intention

Publié le 09/02/2009
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POUR L’HAS les bêtabloquants font partie des cinq classes d’antihypertenseurs à proposer en première intention. La Société européenne d’hypertension, après avoir pris en compte les données accumulées contre les bêtabloquants administrés en première intention, a opposé un certain nombre d’arguments fondés sur les données des essais thérapeutiques : une efficacité équivalente à celle des autres antihypertenseurs (inhibiteurs du SRAA, antagonistes calciques) sur la réduction de la morbimortalité cardiovasculaire (étude INVEST), l’absence de différence significative entre l’aténolol, les IEC et les antagonistes calciques sur le risque de survenue des événement cardiovasculaires (infarctus du myocarde, événements coronariens, angor instable. S’y ajoute le fait que les bêtabloquants sont indispensables dans certaines situations cliniques : antécédents d’infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, angor et fibrillation auriculaire.

Selon les recommandations européennes, les bêtabloquants peuvent être prescrits en première intention dans des indications préférentielles : angor, post-infarctus, fibrillation auriculaire, insuffisance cardiaque mais ils sont déconseillés chez les patients présentant un syndrome métabolique.

Le céliprolol et le nebivolol

La plupart des essais ont été réalisés avec l’aténolol, bêtabloquant non vasodilatateur, qui, à baisse tensionnelle égale, est inférieur aux autres antihypertenseurs en ce qui concerne le contrôle de la pression pulsée, la compliance artérielle, l’équilibre métabolique et la progression de l’HVG. Parmi les nouveaux bêtabloquants, le céliprolol et le nebivolol sont vasodilatateurs. Le nébivolol est un puissant vasodilatateur, un donneur de NO et un antioxydant. Comparé à l’aténolol, il réduit le tonus sympathique, favorise la compliance artérielle, n’aggrave pas l’insulinorésistance et a des effets hémodynamiques plus importants que ceux obtenus en agissant sur les seuls récepteurs adrénergiques.

Ces effets des bêtabloquants vasodilatateurs vont-ils retentir sur les événements cardiovasculaires ? Il manque une grande étude comparant les bêtabloquants vasodilatateurs et non dilatateurs seuls et en associant avec les autres antihypertenseurs.

19 es Jounées européennes de la SFC. Symposium Ménarini prrésidé par les Prs S. Laurent (Paris) et J.M. Davy (Montpellier). Communication du Pr Stéphane Laurent.

MICHELINE FOURCADE

Source : lequotidiendumedecin.fr