Boire du thé au moins 3 fois par semaine est associé à une vie plus longue et en meilleure santé, selon une étude chinoise publiée dans « European Journal of Preventive Cardiology », une revue de la Société européenne de cardiologie (ESC).
Avec 100 902 adultes issus de 15 provinces de Chine, la cohorte dite China-PAR project a mis en évidence, au cours d'un suivi médian de 7,3 ans, que la consommation régulière de thé est associée à des risques diminués de maladie cardiovasculaire et de mortalité toutes causes.
« Sur le long terme, les bénéfices pour la santé sont les plus robustes pour le thé vert et pour les buveurs réguliers de thé », souligne le Dr Xinyan Wang, de l'Académie chinoise de médecine à Pékin, et premier auteur.
Au moins 3 fois/semaine
Les participants ne présentaient aucun antécédent d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique ou de cancer à l'inclusion. Au cours du suivi, les auteurs ont recensé 3 683 événements cardiovasculaires, 1 477 décès liés à l'athérosclérose et 5 479 décès toutes causes.
Par rapport aux non-buveurs de thé et aux buveurs occasionnels (moins de 3 fois par semaine), les buveurs réguliers (≥3 fois/semaine) ont présenté une diminution de 20 % du risque de maladie cardiaque et d'AVC, de 22 % du risque de décès de cause cardiaque et d'AVC et de 15 % du risque de mortalité toutes causes.
Une habitude à maintenir sur le long terme
Selon l'analyse, un individu de 50 ans buveur régulier de thé développe une maladie cardiaque et un AVC 1,41 an plus tard et vit 1,26 an plus vieux que les autres. Ces associations inverses étaient d'autant plus fortes chez les participants ayant gardé leurs habitudes tout au long du suivi.
Pour le Dr Dongfeng Gu, de l'Académie chinoise de médecine et dernier auteur : « Les études sur le mécanisme d'action suggèrent que les principaux composés bioactifs dans le thé, à savoir les polyphénols, ne sont pas stockés sur le long terme. C'est pourquoi la prise fréquente de thé sur une période prolongée semble être nécessaire pour un effet cardioprotecteur ».
Thé vert plutôt que thé noir
L'effet particulier du thé vert ressort dans l'analyse par sous-groupes. Alors que la consommation de thé vert entraînait une diminution de 25 % du risque d'événement cardiaque et d'AVC, de décès cardiovasculaire et de décès toutes causes, l'association n'était pas significative avec le thé noir.
Comme les buveurs de thé réguliers consommaient plus fréquemment du thé vert (49,0 % par rapport à 8,0 % pour le thé noir et 43,0 % pour les thés parfumés), cela pourrait expliquer la difficulté à observer des résultats robustes pour le thé noir.
Des polyphénols sans nuage de lait
Néanmoins, des arguments plaident pour des bénéfices spécifiques au thé vert, notamment sa richesse en polyphénols (le thé noir perdant en grande partie ces composés protecteurs au cours de la fermentation) et le fait qu'il n'est pas consommé (contrairement au thé noir) avec du lait supposé contrebalancer les bénéfices cardiovasculaires du breuvage infusé.
Ces résultats pourraient avoir un impact en santé publique, est-il souligné, alors que les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité prématurée dans le monde, totalisant plus de 40,0 % des décès et que les coronaropathies et les AVC viennent en tête en Chine. Néanmoins, des essais randomisés sont néanmoins nécessaires pour confirmer ces observations avant de publier des recommandations grand public, rappellent les auteurs.
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