« L’INCAPACITÉ du cœur humain adulte de se réparer efficacement après une lésion représente l’un des plus grands obstacles en médecine cardio-vasculaire. Maintenant que nous savons que le cœur de mammifère possède effectivement le potentiel de se régénérer, au moins tôt dans la vie, nous pouvons commencer à chercher des médicaments, des gènes, ou d’autres choses, qui pourraient réveiller ce potentiel dans le cœur adulte de la souris et finalement chez les humains», explique au « Quotidien » le Dr Eric Olson qui a codirigé ce travail avec le Dr Hesham Sadek (université du Texas, Southwestern Medical Center, Dallas).
Traitement de la maladie cardiaque.
« C’est une étape importante dans notre quête pour un traitement de la maladie cardiaque, le tueur numéro un dans le monde développé, enchaîne le Dr Sadek. Nous avons découvert que le cœur d’un mammifère nouveau-né peut se régénérer tout seul, mais il oublie comment en devenant plus âgé. Le défi maintenant est de trouver le moyen de rappeler au cœur adulte comment il peut se régénérer à nouveau. »
De précédentes recherches avaient démontré que les organismes inférieurs, comme les grenouilles et certains poissons, conservent une remarquable aptitude à se régénérer tout au long de la vie. Le poisson-zèbre adulte, par exemple, peut reformer complètement son tissu cardiaque, sans présence de cicatrice, après une résection allant jusqu’à un cinquième de son ventricule. Cette régénération est obtenue par simple prolifération des cardiomyocytes.
Il restait à savoir toutefois si cette capacité de régénération cardiaque est absente chez les mammifères, ou bien si elle existe mais est inactivée peu après la naissance.
Restauration complète du myocarde.
Pour examiner cela, Porello et coll. ont réséqué chirurgicalement la pointe du ventricule gauche (15 % du ventricule) chez des souriceaux âgés de seulement 1 jour. Ils ont alors constaté une régénération progressive, aboutissant en 21 jours à une restauration complète du myocarde. Une échographie réalisée à 2 mois montrait une normalisation de la fonction systolique.
Le processus de régénération apparaît histologiquement similaire à celui du poisson-zèbre. Il est associé à une réponse inflammatoire robuste. Un jour après la résection, le plan de section se couvre d’un large caillot sanguin qui scelle entièrement la pointe. Ce caillot se résorbe ensuite graduellement, pour faire place à des cardiomyocytes.
La réponse régénérative est caractérisée par une prolifération des cardiomyocytes, sans hypertrophie ou fibrose, ce qui la distingue du processus de réparation dans le cœur adulte. Un marquage génétique indique que la majorité de ces cardiomyocytes sont issus de la division de cardiomyocytes préexistants.
Si la résection ventriculaire est réalisée 7 jours après la naissance des souriceaux, une période qui coïncide avec l’arrêt de la prolifération des cardiomyocytes chez les rongeurs, le cœur a perdu sa capacité a se régénérer.
« Ainsi, pendant une brève période après la naissance, le cœur de mammifère semble avoir la capacité de se régénérer. Il sera important de déterminer les mécanismes par lesquels l’organe inhibe cette aptitude peu après la naissance », concluent les chercheurs.
Science 25 février 2011, Porrello et coll., p 1078.
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