L’ANNONCE D’UN CANCER est toujours un traumatisme pour la personne malade. Tout être humain sait qu’il va mourir mais il en éloigne la date. Avec cette annonce, le (la) patient(e) entrevoit son échéance. Il n’y a pas de « bonnes » façons d’annoncer un cancer, mais certaines sont moins traumatisantes que d’autres. « En tout cas, avant de dire, il est important d’écouter ce que sait le malade, ce qu’il souhaite savoir » souligne Isabelle Moley-Massol (1). Dire l’information fait partie intégrante du soin, elle permet au patient de mieux traverser l’épreuve. Il ne faut rien dire qui ne soit vrai. « L’annonce du diagnostic est un des moments les plus difficile pour le patient », déclare le Pr Emmanuel Mitry (2), « et les règles de sa mise place sont une bonne chose ». Elles s’inscrivent dans le dispositif d’annonce du Plan Cancer (mesure 40) qui se construit autour de plusieurs temps. Le premier est médical. Il correspond aux consultations dédiées à l’annonce du cancer puis à la proposition de stratégie thérapeutique lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Ce projet thérapeutique est présenté au patient par le médecin. La décision thérapeutique, comprise et acceptée par le malade est ensuite formalisée par écrit et lui est remise sous forme d `un programme personnalisé de soins (PPS). Le deuxième temps est plus un accompagnement assuré en général par un infirmier (ou un manipulateur d’électroradiologie médicale pour une préparation à une radiothérapie). Il permet au malade ou à ses proches d’accéder à des soignants disponibles qui écoutent, reformulent, orientent le patient vers des services sociaux, des espaces de rencontres avec d’autres patients ou des sites d’information (INCa).
Un cancer curable chirurgicalement.
Dans le cancer colorectal, mise à part l’étape capitale de l’annonce, l’éducation thérapeutique porte sur les traitements disponibles ou potentiels et la possibilité de participer à des essais thérapeutiques. Le traitement chirurgical du cancer colique repose sur la résection colique et le curage ganglionnaire. En cas de création de stomies, notamment pour le cancer du rectum, un premier contact avec un infirmier entéro-stomatothérapeute est recommandé avant l’intervention. L’éducation porte sur la recherche de l’appareillage adapté, l’information sur les évolutions technologiques, la toilette de la stomie, la diététique, la possibilité de pratiquer une activité physique et le reprise d’une activité professionnelle (3).
Cette étape chirurgicale permet d’établir une classification à partir de l’analyse de la pièce opératoire (T), de l’atteinte ganglionnaire (N) et du bilan d’extension métastatique (M) (échographie hépatique et radio de thorax ou scanner thoraco-abdomino-pelvien).
Les effets secondaires de la chimiothérapie par FOLFOX utilisée en situation adjuvante dans le cancer colique sont dominés par les troubles neurosensitifs. Elle est peu alopéciante. « Il faut insister sur l’importance de la surveillance, source de stress. » En l’absence de récidive, sa durée, pour un patient traité est de cinq ans puis tous les ans mais de façon allégée (3). Le patient traité reste à risque élevé de cancer et doit bénéficier tous les cinq ans d’un dépistage coloscopique. « Le facteur pronostic du cancer colorectal est lié à son stade de découverte. Découvert tôt, il est curable chirurgicalement. Le médecin généraliste joue un rôle majeur de sensibilisation au dépistage organisé de ces cancers par Hémoccult », conclut ce spécialiste
› Dr MARIE-LAURE DIÉGO-BOISSONNET
(1) Psycho-oncologue, hôpital Cochin, Paris.
(2) Service de gastro-entérologie et oncologie digestive, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt (92).
(3) HAS, guide du médecin : ALD n° 30, cancer colorectal, février 2008. Document téléchargeable sur www.has-sante.fr et sur www.e-cancer.fr
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