Anti-PD-1 et anti-PD-L1

Une cible commune à certains cancers

Publié le 04/06/2012
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DEUX ÉTUDES publiées dans le même numéro du « New England Journal of Medicine » à l’occasion de leur présentation au congrès de l’ASCO à Chicago montrent que la piste de la protéine programmed death-1 (PD-1) est encourageante dans certains cancers avancés, à savoir les cancers pulmonaires non à petites cellules, les mélanomes et les cancers du rein. L’une a testé l’anticorps anti-PD-1, qui bloque spécifiquement PD-1, l’autre l’anticorps PD-L1, qui est dirigé contre l’un des ligands de la protéine (PD-L1). La protéine PD-1 est un récepteur co-inhibiteur des cellules T. Plusieurs études ont décrit précédemment le rôle pivot joué par la protéine PD-1 et son ligand dans la capacité des cellules tumorales à échapper au système immunitaire. D’où l’hypothèse que le blocage de ce système, par un moyen ou un autre, permette de dépasser la résistance immunitaire de l’hôte.

Dans l’étude sur l’antiPD-1, l’équipe du Dr Suzanne Topalian a constaté que l’anticorps entraînait une réponse objective chez environ 1 sur 4 à 1 sur 5 patients ayant un cancer pulmonaire non à petites cellules, un mélanome ou un cancer rénal. L’étude a inclus 296 patients au total ayant un cancer avancé, de type mélanome, cancer pulmonaire non à petites cellules, cancer prostatique résistant à la castration, cancer rénal ou cancer colorectal. Les anticorps étaient administrés toutes les deux semaines sur des cycles de 8 semaines de traitement, jusqu’à 12 cycles au maximum. Sur les 236 patients ayant pu être évalués, les taux cumulés de réponse complète et partielle étaient de 18 % pour les cancers pulmonaires (14/76), de 28 % pour les mélanomes (26/94) et de 27 % pour les cancers du rein (9/33). Les réponses observées étaient durables, puisque 20 des 31 réponses ont duré au moins 1 an. Des effets secondaires graves sont survenus chez 14 %, dont 3 décès par toxicité pulmonaire.

Régression tumorale et stabilisation.

Dans la seconde étude sur l’anti-PD-L1, l’équipe des Drs Brahmer et Tykodi a observé une régression tumorale durable et une stabilisation de la maladie dans des cancers avancés tels que cancers pulmonaires non à petites cellules, des mélanomes et les cancers du rein. L’étude a inclus 207 patients au total, 75 ayant un cancer pulmonaire non à petites cellules, 55 un mélanome, 18 un cancer colo-rectal, 17 un cancer du rein, 17 un cancer de l’ovaire, 14 un cancer du pancréas, 7 un cancer gastrique et 4 un cancer du sein. Les anticorps étaient administrés toutes les deux semaines, pour des cycles de 6 semaines, jusqu’à 16 cycles au maximum. Une réponse partielle ou complète a été observée chez 9 des 52 patients ayant un mélanome, chez 2 des 17 sujets ayant un cancer du rein et chez 5 des 49 sujets ayant un cancer pulmonaire non à petites cellules et chez 1 des 17 cancers de l’ovaire. La réponse a duré au moins 1 an chez 8 des 16 patients. Des effets indésirables graves sont survenus chez 9 % des patients.

New England Journal of Medicine, publié en ligne le 2 juin 2012

 Dr I. D.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9135