« Les gliomes de grade 2 gardaient un mauvais pronostic à long terme, les traitements actuels (chirurgie suivie ou non de chimiothérapie et de radiothérapie) n’étant pas curatifs », déplore le Dr Ingo K. Mellinghoff (États-Unis). Les mutations de l’IDH1/2 sont fréquentes dans ces tumeurs cérébrales (respectivement 80 % et 4 %). Le vorasidenib, double inhibiteur de l’enzyme IDH1/2 administré par voie orale (40 mg), a fait l’objet de l’étude de phase III Indigo, dans les gliomes de grade 2 résiduels ou récidivants, avec mutation IDH1/IDH2. Présenté en session plénière de l'ASCO le 4 juin et publié parallèlement dans le « New England Journal of Medecine » (1), l'essai était mené chez 331 patients.
Repousser le recours à la chimiothérapie et la radiothérapie
« Cet inhibiteur de IDH1/2 permet d’améliorer la survie sans progression (SSP) dans ces pathologies connues comme étant difficiles à traiter, et pour lesquelles les standards thérapeutiques n’étaient pas complètement stabilisés », observe le Pr Jean-Yves Blay, président d’Unicancer. En effet, la SSP médiane était très significativement améliorée par le vorasidenib, de 27,7 mois versus 11,1 mois sous placebo (HR = 0,39, p = 0,000000067). Le délai médian avant de recourir à un nouveau traitement était aussi statistiquement significatif : non atteint sous vorasidenib versus 17,8 mois dans le bras placebo (HR = 0,26 ; p = 0,000000019). Le profil de sécurité était gérable. Cette première étude de phase III avec une thérapie ciblée montre qu’il est possible de retarder la chimiothérapie et la radiothérapie des gliomes IDH mutés de grade 2, en diminuant de 61 % le risque de progression.
« Cela pourrait devenir le nouveau standard thérapeutique, sous réserve des résultats des autres essais en cours avec le vorasidenib, y compris en association », souligne la Dr Muriel Dahan, directrice de la recherche et du développement d’Unicancer.
(1) Ingo K. Mellinghoff et al ; Vorasidenib in IDH1- or IDH2-Mutant Low-Grade Glioma, NEJM, June 4, 2023, DOI: 10.1056/NEJMoa2304194
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