Trop peu de Français sont conscients des risques qu'ils prennent face au cancer, déplore Agnès Buzyn

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Publié le 15/03/2018
Agnès Buzyn

Agnès Buzyn
Crédit photo : Charlène Catalifaud

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s'est exprimée hier, en présence de Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer, à l'occasion du centenaire de l'association, à la Cité des sciences et de l'industrie (Paris). Elle a notamment rappelé son engagement en faveur de la prévention.

La prévention pour faire reculer le cancer

La stratégie nationale de santé 2018-2022, adoptée en décembre 2017, « va participer, je pense, à un meilleur accès aux soins et à une meilleure qualité des soins pour nos concitoyens », indique la ministre. La prévention y a une place particulière. « Les conséquences du cancer sont d'autant plus inacceptables que quatre cancers sur dix sont évitables en modifiant environnement et comportement ». 

Toutefois, « trop peu de Français sont conscients des risques qu'ils prennent face à la maladie cancéreuse », regrette-t-elle. La ministre de la Santé souhaite mener un travail de pédagogie sur les facteurs de risque. Elle rappelle au « Quotidien » la mise en place du service sanitaire, notamment axé sur les addictions avec le tabac et l'alcool, « deux gros facteurs de risque de cancer ». « J'y crois énormément ». Consciente de l'impopularité de la mesure d'augmentation du prix tabac, elle réaffirme que « c'est pour lutter contre le cancer ». Elle fait également de l'alcool son combat : « aujourd'hui, nous travaillons à un grand programme national de prévention de santé publique qui sera annoncé prochainement ».

Le cancer : un défi pour les soignants aussi

Le cancer bouleverse les familles touchées, mais aussi les professionnels de santé. « La médecine devient de plus en plus complexe, les traitements évoluent de plus en plus vite. Les soignants aussi doivent s'adapter et renouveler leur pratique à un rythme de plus en plus difficile à tenir ». Un des défis à relever est donc de « faire en sorte que patients et soignants puissent appréhender les innovations au quotidien ».

Elle souhaite aussi plus de place pour l'expérience du patient, « expérience dont il faut entendre le double sens de vécu et de connaissance au sein de notre système de santé ». « En tant que médecin hématologue, il n'était pas un jour sans que j'apprenne d'eux. Je continuerai à entendre la voix des patients en tant que ministre », déclare-t-elle.

Elle témoigne par ailleurs son soutien à la Ligue dans sa volonté de mettre en place un bouclier « pour protéger toutes les personnes malades des conséquences médicales et sociales du cancer ».

L'ancienne présidente de l'INCa a par ailleurs salué le fait que la Ligue ait porté les États généraux des malades atteints de cancer en 1998, 2000 et 2004. Ils ont permis les plans cancers, « dont la France peut s'enorgueillir, car ils sont probablement les plus précoces et ambitieux dans le monde ».


Source : lequotidiendumedecin.fr