Parmi l’ensemble des cancers, le mélanome a la plus forte augmentation d’incidence. Environ 9 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année et il est responsable de 1 600 décès/an. La découverte des mutations du gène BRAF contribuant à la tumorogenèse du mélanome a conduit au développement de nouveaux agents thérapeutiques qui ciblent et inhibent spécifiquement ces mutations.
La fréquence de la mutation BRAF est estimée à près de 50 % des mélanomes. Ainsi, depuis 2011, le traitement du mélanome métastatique a bénéficié de l’arrivée de nouvelles molécules.
Tafinlar (dabrafenib) est un inhibiteur de la kinase de BRAF, par voie orale, actif sur les mélanomes porteurs de la mutation BRAF V600 dont l’efficacité et la tolérance ont été établies sur une population de plus de 500 patients.
Dans l’étude BREAK-3, l’utilisation de Tafinlar (150 mg 2 fois/jour) dès la première ligne de traitement a montré une survie sans progression médiane de 6,9 mois (IC 95 % : 5,2-9,0) versus 2,7 mois pour la dacarbazine, chimiothérapie de référence au moment du développement (IC 95 % : 1,5-3,2) [Hazard ratio = 0,37 (IC 95 % : 0,24-0,58) ; p‹0,0001]. La survie globale médiane estimée était de 18,2 mois versus 15,6 mois pour la dacarbazine. Le taux de réponse était de 59 % versus 24 % dans le bras chimiothérapie. « C’est la première fois qu’une survie globale médiane de plus de 18 mois est observée » a souligné le Pr Philippe Saïag (Hôpital Ambroise Paré).
Étude chez les patients porteurs de métastases cérébrales
«Ce type d’étude est très rare, sur un aussi grand nombre de patients (139 patients) » a tenu à souligner le Dr Caroline Robert (Institut Gustave Roussy) BREAK-MB est une étude prospective de phase II qui a évalué le dabrafenib dans deux cohortes parallèles de patients, ayant ou n’ayant pas reçu de traitement pour les métastases cérébrales. Le taux de réponse globale intracrânienne était de 39 % dans la cohorte de patients V600 E non -prétraités et de 31 % dans la cohorte prétraités. La survie médiane sans progression était comparable dans les 2 cohortes (16,6 et 16,1 semaines). La survie globale médiane était comparable (31,4 et 33,1 semaines).
Les effets indésirables les plus fréquents ont été l’hyperkératose, la pyrexie, les arthralgies, la fatigue, les papillomes, et l’alopécie. Des nouveaux cancers de la peau (carcinome épidermoïde, mais aussi mélanome) ont été rapportés. Tafinlar doit faire l’objet d’une surveillance particulière pendant le traitement. Sa prescription est hospitalière et est réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie. La dose recommandée de dabrafénib est de 150 mg (soit 2 gélules de 75 mg) 2 fois par jour, correspondant à une dose quotidienne totale de 300 mg, à prendre au moins 1 heure avant ou au moins 2 heures après un repas.
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