Sexe oral et tabac : risque accru de développer un cancer oropharyngé

Publié le 08/10/2014
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Crédit photo : AFP

Fumer et pratiquer le sexe oral augmenteraient le risque de développer un cancer épidermoïde oropharyngé dû au papillomavirus HPV-16, selon une étude publiée hier dans le « Journal of the American Medecial Association »* (JAMA).

Dirigée par le Dr Gypsyamber D’Souza, professeur d’épidémiologie à la faculté de médecine Johns Hopkins à Baltimore, elle montre que le virus HPV16 est plus fréquent chez les individus fumeurs. Le papillomavirus se loge dans 80 % des cancers de la gorge suggérant qu’il est transmis par fellation ou cunnilingus. Ce genre de tumeurs a d’ailleurs explosé ces 20 dernières années avec une augmentation de 225 % aux États-Unis.

« Il semble que le tabac augmente la probabilité des infections orales avec le papillomavirus HPV-16 et, bien que nous en ignorions encore la raison, nous suspectons que l’organisme d’un fumeur pourrait ne pas se débarrasser aussi facilement de cet agent pathogène », a expliqué à l’AFP, le Dr Gypsyamber D’Souza.

Un cancer rare

Quelque 6 887 personnes ont participé à l’étude dont 2 012 fumeurs (28 %) et 63 (1 %) qui avaient un test positif pour HPV oral. Par rapport aux non-fumeurs, les fumeurs étaient plus souvent des hommes, jeunes, d’un niveau d’éducation moins élevé et rapportant plus fréquemment des rapports sexuels oraux avec des partenaires multiples.

Les chercheurs ont analysé le sang et l’urine des participants pour rechercher deux biomarqueurs liés, à l’usage du tabac : la cotinine (alcaloïde trouvé dans le tabac) et le NNAL (4-(methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanol). Chez les individus présentant ces biomarqueurs, la probabilité de retrouver de l’ADN du virus HPV-16 est plus importante.

Un niveau de cotinine dans le sang équivalent à trois cigarettes par jour augmenterait le risque d’infection orale par le papillomavirus de 31 %. Le taux de NNAL dans l’urine correspondant à quatre cigarettes quotidiennes, augmenterait de 68 % la probabilité d’infection.

« Le sexe oral est chose courante mais ce cancer est encore rare », souligne le Dr D’Souza, sous-entendant qu’il doit y avoir une combinaison de facteurs qui expliquerait que certaines personnes porteuses de l’HPV-16 développent le cancer et d’autres non.

Sophie Martos

Source : lequotidiendumedecin.fr