Selon la 8e édition de l’enquête annuelle commanditée par l’Institut Curie, 53 % des Français seulement se sentiraient concernés par le cancer du sein, un chiffre inquiétant pour le dépistage déjà durement impacté par la crise sanitaire.
L’Observatoire Cancer 2020 de l’Institut Curie a été réalisé en ligne par l’Institut Viavoice, du 15 au 17 juin 2020, auprès d’un échantillon représentatif de la population française adulte de 1 002 personnes.
L’un des enseignements les plus marquants de cette enquête est la proportion de participants se sentant concernés pour eux-mêmes ou pour un proche par le cancer du sein : 53 % sur l’ensemble de l’échantillon interrogé et 63 % chez les femmes. Une proportion relativement faible au regard de l’incidence élevée de ce cancer, touchant une femme sur huit au cours de sa vie. « 12 000 femmes meurent de cancer du sein chaque année », rappelle le Pr Jean-Yves Pierga, chef du département d’oncologie médicale à l’Institut Curie.
Un appel à la reprise du dépistage
La faible proportion de Français concernés fait écho à la défiance existante vis-à-vis du dépistage organisé, suivi par seulement 50 % des femmes de 50 à 74 ans. De plus, « il y a eu un arrêt du dépistage pendant quelques mois en période de confinement. Puis on a enchaîné le déconfinement avec l’été et une peur des patientes d’attraper le coronavirus en venant à l’hôpital pour un simple dépistage, rappelle la Dr Delphine Hequet, chirurgienne à l’Institut Curie. Il faut que les patientes continuent à se faire dépister et consultent en cas d’anomalie à la palpation ».
D’ailleurs, l’enquête révèle également que seules 31 % des femmes se déclarent très bien informées sur le dépistage, une donnée qui paraît particulièrement faible au regard des campagnes nationales menées depuis 2004.
Des chances de guérison sous-estimées
Une autre donnée intéressante issue de cet Observatoire est la perception du taux de guérison. Les Français interrogés estiment en moyenne à 63 % la proportion de cancers du sein guéris en France. Or, les perspectives réelles de rémission sont supérieures, avec 87 % de survie 5 ans après le diagnostic et 76 % après 10 ans (1). « On obtient des taux de guérison important dans cette maladie qui n’ont eu de cesse de s’améliorer ces 20 dernières années, grâce aux progrès thérapeutiques et au dépistage, confirme le Pr Pierga. Mais il reste essentiel de pouvoir diagnostiquer les cancers à un stade précoce. »
D’après la conférence de presse de l’Institut Curie, le 24 septembre 2020 (1) Source INCA/INVS ; https://www.e-cancer.fr
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