Le séquençage de la tumeur permet d'améliorer le pronostic d'un tiers des patients éligibles aux thérapies ciblées expérimentales, en détectant ceux qui sont susceptibles d'en bénéficier, selon les résultats de l'étude française MOSCATO, mené par une équipe de l'IGR.
MOSCATO est un essai de phase I qui a inclus 1 011 patients, dont 411 se sont révélés être porteurs d'une mutation activable, en excluant les mutations pour lesquelles des traitements sont déjà disponibles en France (cancer du poumon EGFR ou ALK+, mélanome avec B-RAF, tumeur gastro-intestinale avec mutation KIT, cancer du sein avec amplification HER2). Le séquençage a été réalisé à l'aide d'un séquenceur haut débit de nouvelle génération. Le délai d'attente entre la biopsie et le résultat du séquençage était de 14 jours, ce qui laisse supposer qu'une telle procédure serait possible en pratique. Sur les 411 patients sélectionnés, 199 ont reçu une thérapie ciblée encore en phase I, et 33 % ont vu leur survie sans progression s'améliorer comparée au traitement de référence et 62 % présentaient un contrôle de la maladie. Le séquençage d'un grand nombre de gènes apporterait donc un vrai bénéfice sur le plan clinique.
Intérêt de l'Oncotype DX confirmé
Malgré son potentiel d'aide à la décision, le test génétique Oncotype DX n'est pas encore recommandé en France. Les résultats de l'étude Tailor-X réalisée chez 10 000 femmes ayant un cancer hormono-dépendant (HR+), HER2 négatives et sans atteinte ganglionnaire, ont pourtant marqué un tournant. Dans le groupe considéré à faible risque génomique et traité par hormonothérapie seule, la survie sans rechute à distance et la survie globale étaient respectivement de 99,3 % et 98 %. L'étude West German Study (WGS), quant à elle, a inclus 3 198 patientes âgées en moyenne de 56 ans. Chez 348 patientes HR+ HER2- (15,3 %) ayant un score RS faible (RS < 11), seule une hormonothérapie avait été administrée, sans chimiothérapie adjuvante. Les autres, les patientes ayant un RS > 11 et/ou ≥ 4 ganglions envahis et/ou des récepteurs hormonaux négatifs, avaient été traitées par chimiothérapie. Après un suivi de 55 mois, la survie globale et sans récidive était de 94 % chez les patientes à risque faible traitées par hormonothérapie seule. Par comparaison, la survie sans récidive était de 94 % dans le groupe à risque intermédiaire et de 84 % dans le groupe à haut risque de récurrence. Pour les auteurs de l'étude, ces données montrent clairement une valeur pronostique plus forte pour le RS que pour d'autres outils immuno-histochimiques, ce qui va dans le sens d'incorporer ce test, en association à l'atteinte ganglionnaire, le grade et le stade de la tumeur, en pratique de routine pour décider du traitement. Des données sont attendues pour Mammaprint, un autre biomarqueur.
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