Carcinome avancé du rein à l'ESMO

Résultats positifs pour le cabozantinib en première ligne

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Publié le 27/10/2016
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Le cabozantinib (Cabometyx) est un inhibiteur de multiples tyrosines kinases impliquées dans la croissance et l’angiogenèse tumorales, la résistance aux médicaments et la progression métastatique du cancer. Il cible notamment les récepteurs MET, AXL, en plus des VEGFR-1,-2 et-3 ce qui explique sa grande efficacité.

Début 2016, Ipsen, déjà fortement engagé en oncologie, a signé un accord avec la société américaine Exelixis pour la commercialisation et le développement du cabozantinib, hors des États-Unis, du Canada et du Japon. Dans l’étude pivot de phase 3 (METEOR), Cabometyx est le premier et unique inhibiteur de tyrosines kinases, à avoir montré, chez des patients atteints d’un RCC ayant déjà reçu un anti-VEGF, des bénéfices cliniques établis sur les trois critères d’efficacité clés : la survie globale, la survie sans progression et le taux de réponse objective. Il a ainsi bénéficié d’une procédure accélérée d’évaluation, a obtenu une ATU en France fin août et l’AMM européenne dans cette indication (2e ligne) début septembre. Le développement du cabozantinib s’est poursuivi avec une étude en 1re ligne, CABOSUN, menée par The Alliance for Clinical Trials in Oncology dans le cadre de la collaboration d’Exelixis avec le National Cancer Institute’s Cancer Therapy Evaluation Program.

Diminution du taux de progression de 31 %

L’étude CABOSUN a inclus 157 patients atteints de RCC avancé non précédemment traités : 80,9 % avaient un risque intermédiaire, 19,1 % un risque élevé et 36,3 % présentaient des métastases osseuses. Le suivi médian a été de 20,8 mois. Le cabozantinib (60 mg une fois par jour) a démontré une réduction statistiquement significative et cliniquement pertinente de 31 % du taux de progression de la maladie ou de décès par rapport au sunitinib, le traitement de référence actuel.

La médiane de la survie sans progression (PFS) avec le cabozantinib a été de 8,2 mois versus 5,6 mois avec le sunitinib. Le taux de réponse objective (ORR) a également fait l’objet d’une amélioration significative de 46 % (IC 95 % 34 %-57 %) pour le cabozantinib versus 18 % (IC 95 % 10 %-28 %). Les effets indésirables étaient similaires dans les deux bras de l’étude. Les effets de grade 3 ou 4 les plus fréquents ont été l’hypertension, la diarrhée, l’érythrodysesthésie palmo-plantaire, la fatigue et la thrombocytopénie. « Ces résultats confirment le potentiel du cabozantinib à devenir une nouvelle option thérapeutique pour les patients n’ayant pas été traités depuis leur diagnostic », a déclaré le Dr Toni Choueiri (Boston) investigateur principal de l’étude. « Les effets du cabozantinib sur la survie sans progression ont été positifs dans tous les sous-groupes de stratification des patients, y compris les groupes à risque IMDC intermédiaire et élevé, et en présence ou en l’absence de métastases osseuses », conclut-il.

Conférence de presse organisée par IPSEN/EXELIXIS dans le cadre de l’ESMO (European Society for Medical Oncology).

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9529