Depuis le 21 juin, le centre de radiothérapie de l’hôpital Lyon Sud peut traiter des patients avec un appareil qui combine un accélérateur et une IRM, permettant l’acquisition rapide et concomitante d’images de très grande qualité.
Dans un bâtiment de l’hôpital Lyon Sud, conçu spécialement pour l’accueillir, la machine trône dans une lumière bleutée, avec son design un peu futuriste. « J’ai l’impression de m’installer dans une Formule 1 », plaisante Jean-Marc, un patient qui entame sa neuvième séance de traitement depuis le 1er juillet.
Installée dans un bunker comprenant une cage de Faraday, l’IRM-Linac Elekta Unity est le premier appareil de ce type en France, parmi les 20 exemplaires dans le monde. Il associe simultanément un accélérateur (émission d’un rayonnement pour le traitement des tumeurs) et une IRM assurant l’acquisition rapide d’images équivalentes à celles obtenues en radiologie.
Adapter la dose à chaque séance pour épargner les tissus sains au maximum
« Jusqu’à présent, nous utilisions le scanner pour localiser les tumeurs et nous définissions une dose de traitement que nous utilisions pendant tout le traitement », explique le Pr Olivier Chapet, chef du service de radiothérapie de l’hôpital Lyon Sud. « Avec cet appareil, nous pouvons adapter la dose à chaque séance, en modulant la taille et la forme des faisceaux de photons. Il nous permet de voir les tumeurs pendant le traitement et d’avoir une précision optimale dans leur localisation, ce qui permet d’épargner au maximum les tissus sains », développe-t-il.
La machine est particulièrement indiquée dans les cancers pelviens, où l’IRM est l’examen diagnostic de référence : cancers de la prostate, du col de l’utérus, du rectum ou du canal anal. Les tumeurs du foie, du rein ou du pancréas peuvent également être traitées plus facilement grâce à l’appareil. « Les tumeurs hépatiques, par exemple, se voient bien à l’IRM mais pas au scanner sans produit de contraste », souligne le Pr Chapet. À l’avenir, l’IRM-Linac Elekta Unity pourra aussi servir à traiter des tumeurs cérébrales.
Séance allongée à 40-45 minutes
Le patient s’étant installé dans la machine, les manipulatrices lancent l’acquisition des images IRM. « Nous envoyons ensuite les images sur notre logiciel pour que notre physicien puisse effectuer le calcul de la dose et sa répartition en 3D », détaille le Pr Chapet. Ensuite, le physicien valide avec le médecin les doses, le nombre de faisceaux d’irradiation (11 pour notre patient) et leur localisation précise. Pour ce cancer de la prostate, « la combinaison de tous les faisceaux permet d’avoir la bonne dose tout en épargnant le rectum », précise le chef de service. Le traitement est ensuite lancé durant lequel une nouvelle acquisition IRM est effectuée. « Cela permet de vérifier si la prostate ne bouge pas. Si c’est le cas, on peut modifier la localisation des faisceaux », apprécie le Pr Chapet.
La séance est un peu plus longue que pour une radiothérapie classique, il faut 40 à 45 minutes au lieu de 12 à 15 minutes habituellement, du fait de l’acquisition des images IRM. « Nous pourrons traiter entre 10 et 12 patients par jour », indique le médecin. L’acquisition et l’installation (construction du bâtiment dédié comprise) ont coûté 12 millions d’euros.
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