Sept médecins généralistes sur dix déclarent constater un nombre croissant de patients atteints du cancer dans leur cabinet médical ces dernières années, selon une enquête* réalisée par le « Généraliste » et le Collège de la médecine générale, à l’occasion des 8es Rencontres de la cancérologie française (RCFr) 2015. Selon cette étude, un tiers (32 %) des généralistes estiment aujourd’hui à plus de 25 le nombre de patients cancéreux dans leur patientèle et un autre tiers d’entre eux déclarent suivre entre 15 et 25 patients cancéreux.
En revanche, trois généralistes sur quatre n’ont pas le sentiment que les plans cancer successifs aient accru leur rôle dans le suivi de cette pathologie. Interrogés sur leurs principaux domaines d’action dans la lutte contre le cancer, les généralistes citent d’abord le dépistage, l’orientation rapide du patient vers l’équipe d’oncologie spécialisée, puis l’éducation thérapeutique.
Réticence des spécialistes
En pratique, seul un généraliste sur deux assure le suivi/l’accompagnement des protocoles chimiothérapiques à domicile et 58 % le suivi des thérapies orales à domicile. Interrogés sur les freins à l’essor de ces prises en charge par le médecin traitant, 64 % des généralistes citent la réticence du monde spécialiste à leur confier ce suivi. Le manque d’information quant à la gestion des éventuels effets indésirables est également considéré comme un obstacle récurrent (46 %). 38 % des généralistes citent leur manque de compétence, de temps et une valorisation insuffisante.
Aux yeux des médecins de famille, les facteurs qui pénalisent le plus la coordination ville/hôpital sont le manque de communication entre les oncologues hospitaliers et leurs confrères libéraux (85 %) et la non-prise en compte suffisante du généraliste dans le parcours de soins (73 %).
Pour améliorer le suivi du patient cancéreux, 83 % citent logiquement au rang des priorités la facilité d’échanges avec le spécialiste et 80 % la transmission de toutes les données de la part de l’équipe hospitalière.
Plus de trois millions de personnes vivent en France avec un cancer ou un antécédent de cancer.
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