CYL-02 est un produit de thérapie génique qui associe un brin d’ADN et un vecteur non viral. L’ADN qu’il contient code pour la fabrication de trois protéines : un récepteur de la somatostatine et deux enzymes du métabolisme de la gemcitabine.
Selon ses concepteurs, une alliance de chercheurs du Centre de recherche en cancérologie et du centre d’investigation clinique Biothérapie du CHU de Toulouse associés à l’entreprise Invivogen, l’expression de ces trois gènes doit faciliter l’entrée de la gemcitabine dans les cellules tumorales, et ainsi améliorer l’efficacité de la chimiothérapie. Évalué pour la première fois chez 22 patients du service d’oncologie digestive du CHU de Toulouse, dans le cadre de l’essai THERGAP-1, le CYL-02 a donné des premiers résultats encourageants publiés dans « Molecular Biology ».
Injection sous échoendoscopie
Le Pr Louis Buscail, et ses collègues du CHU de Toulouse, ont recruté des patients atteints d’un cancer du pancréas non opérable avec ou sans métastases. Ils les ont répartis en quatre sous-groupes recevant des doses croissantes du produit de thérapie génique administrées sous échoendoscopie.
Deux jours après l’injection intratumorale de CYL-02, les patients ont suivi une chimiothérapie par voie intraveineuse, suivi d’une autre toutes les semaines pendant les deux mois du protocole.
Les auteurs soulignent la bonne faisabilité de l’injection et sa très bonne tolérance, puisqu’aucun effet indésirable n’a été observé. La mesure des quantités d’ARN retrouvées dans les cellules tumorales confirme que les trois protéines sont fortement exprimées dans la tumeur.
Une survie sans progression de 6 mois
La progression métastatique a été stoppée chez les patients sans métastase, inclus dans le sous-groupe recevant les plus fortes doses de CYL-02. Les patients bénéficiant des plus fortes doses ont, de plus, bénéficié d’une survie sans progression de la tumeur de 6 mois et d’une survie globale d’un an. En revanche, aucun effet thérapeutique n’a été constaté chez les patients porteurs de métastases. Ces résultats ont justifié le lancement d’un protocole clinique de phas 2 multicentrique. Ce dernier sera déposé à l’automne 2015, avec un début espéré pour janvier 2016. Il s’agira cette fois de comparer les effets de l’injection du produit de thérapie génique couplée à la gemcitabine, à ceux de la gemcitabine seule.
Louis Buscail et al, First-in-man Phase 1 Clinical Trial of Gene Therapy for Advanced Pancreatic Cancer : Safety, Biodistribution, and Preliminary Clinical Findings, Molecula Biology, 14 janvier 2015
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