C’est une découverte surprenante que publie ce lundi 3 octobre « Nature Communications » : les mouches cancéreuses se regroupent pour mieux lutter contre la maladie qui les ronge. Ces résultats, qui à ce stade ne permettent aucune transposition à l'humain, suggèrent que l'environnement social joue un rôle important, voire majeur, dans la progression d'une pathologie non transmissible comme le cancer.
Rôle néfaste de l'isolement
C’est ce qu’ont mis en évidence des équipes françaises du CNRS de Montpellier et Gif-sur-Yvette, en collaboration avec des chercheurs espagnols et australiens. Cherchant à comprendre si une mouche malade, en l’espèce la mouche du vinaigre Drosophila melanogaster, voyait sa maladie progresser différemment au contact d’autres mouches cancéreuses ou saines, ils ont notamment réalisé des observations vidéos. Résultat : « Une mouche malade isolée voit sa maladie progresser plus rapidement que lorsqu’elle interagit avec d’autres mouches malades. Cependant, lorsqu’une mouche malade est en compagnie de mouches saines, la progression de sa tumeur est aussi rapide que lorsqu’elle est seule. Des analyses fines des interactions entre les individus par des vidéos suggèrent que la mouche malade, en présence de compagnons sains, reste dans une forme d’isolement social », explique le biologiste Frédéric Thomas, coauteur de l’étude avec Frédéric Méry et Jacques Montagne. Des chercheurs qui préviennent d’emblée : « Nous n’en tirons aucune conclusion transposable à l’homme. »
Désir de reproduction décuplé
Concrètement, les mouches malades sont des OGM chez lesquelles les scientifiques ont activé certains gènes afin de déclencher chez elles un cancer digestif. Dès lors, le cycle de vie de ces insectes, qui n’excède pas quelques semaines pour les individus non cancéreux, peut varier de plus ou moins un tiers en fonction de leurs interactions sociales. « Bien que le cancer ne soit pas contagieux, les Drosophila melanogaster malades sont systématiquement rejetées par leurs congénères saines », détaille Frédéric Thomas. Autre observation : les individus malades font le choix, au moins au premier stade de développement de la maladie, de rejoindre un autre groupe de malades quand option leur est donnée de rejoindre un groupe de mouches non-cancéreuses ou de mouches cancéreuses. Autre observation faite chez ces dernières : leur désir de reproduction est décuplé, et plus précoce, que chez leurs congénères non-malades.
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