« Pour la première fois dans un congrès international, l’ESMO, une session présidentielle était dédiée aux tumeurs de l’œsophage, souligne le Pr Jean-Philippe Metges (CHU de Brest). Elle a marqué l’entrée de l’immunothérapie dans l’histoire de ces cancers ».
En 1e ligne métastatique, l’étude Keynote 590 (1) a évalué chez 749 patients le pembrolizumab associé à une chimiothérapie (cisplatine + 5FU), versus placebo-chimiothérapie, dans les cancers épidermoïdes (73 % des cas) et adénocarcinomateux de l’œsophage. Avec autant de patients d’origine asiatique que caucasienne, « cette étude positive, quels que soient les critères, change totalement la donne », s’enthousiasme le Pr Metges. La survie globale (SG) sur l’ensemble de la population était de 12,4 mois sous pembrolizumab (versus 9,8 mois, HR = 0,73, p < 0,0001), atteignant même 13,5 mois dans les tumeurs PD-L1 CPS≥10 (versus 9,4 mois, HR = 0,62, p < 0,0001) et 13,9 mois dans les épidermoïdes PD-L1 CPS≥10 (versus 8,8 mois, HR = 0,57, p < 0,0001), soit une réduction de 43 % du risque de décès dans ce dernier sous-groupe. Quant à la survie sans progression (SSP), elle s’élevait à 6,3 mois avec l’anti-PD1 (versus 5,8 mois, HR = 0,65, p < 0,0001) dans l’ensemble de la population et à 7,5 mois (versus 5,5 mois, HR = 0,51, p < 0,0001) dans les cancers PD-L1 CPS≥10, réduisant dans ce cas de 49 % le risque de récidive. Le taux de réponse était également augmenté (45 % vs 29,3 %, p < 0,0001).
Deux autres études ont évalué le nivolumab en première ligne. Si l’étude ATTRACTION-4 n’a porté que sur des patients asiatiques, l’essai CheckMate 649 (2) incluait aussi des patients caucasiens (n = 1 581). Comparant l’association nivolumab-chimiothérapie (XELOX ou FOLFOX) à la chimiothérapie seule, ce dernier a mis en évidence une SG de 13,8 mois sur l’ensemble de la population avec le nivolumab (versus 11,6 mois, HR = 0,80, p = 0,0002) et de 14,4 mois dans le sous-groupe de tumeurs PD-L1 CPS≥5 (versus 11,1 mois, HR = 0,71, p < 0,0001). La SSP était également améliorée dans les cancers PD-L1 CPS≥5 (7,7 versus 6 mois, HR = 0,68, p < 0,0001) mais pas sur l’ensemble de la population.
Enfin, l’essai CheckMate 577 (3) a évalué le nivolumab, versus placebo, en adjuvant dans les cancers de l’œsophage ou de la jonction oeso-gastrique opérés et traités en néoadjuvant par chimioradiothérapie (N = 794). La survie sans récidive était doublée sous immunothérapie, atteignant 22,4 mois (vs 11 mois, HR = 0,69, p = 0,0003). Par contre, la SG n’était pas encore mature.
(1) Kato.K et al. ESMO 2020, abtr LBA8_PR
(2) Moehler M et al. ESMO 2020, abtr LBA6_PR
(3) Kelly RJ. ESMO 2020, abtr LBA9_PR
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