LES PATIENTS atteints d’un mélanome métastatique ont une médiane de survie de 6 à 10 mois. L’ipulimumab, un anticorps anti-CTLA4, a été associé à une amélioration de la survie (taux de survie moyen de 10,1 mois chez les patients ayant déjà été traités et 11,2 chez les patients n’ayant jamais été traités). Mais la majorité des patients ne répondent pas à cet anti-CTLA4.
En 2002, on a décrit une mutation du gène BRAF dans plus de 60 % des cas testés. Le vemurafenib a été développé comme un puissant inhibiteur de kinase, avec une spécificité pour la mutation V600E de BRAF.
Après un essai de phase I avec escalade de dose, un essai de phase II a été conduit chez 32 patients : 81 % ont eu une réponse objective et 56 % une réponse confirmée.
C’est dans ce contexte que Jefrfrey Sosman et coll. ont mis en place une étude de phase II chez des patients présentant un mélanome métastatique avec mutation V600E de BRAF et ayant déjà été traités. Après la fin de l’inclusion dans cet essai, les auteurs ont pris connaissance des résultats d’un essai de phase III (BRIM-3), comparant le vemurafenib à la dacarbazine chez des patients présentant un mélanome avec la mutation V600E et encore jamais traités. Cet essai de phase III a montré sous vemurafenib par rapport à la dacarbazine une amélioration à la fois de la survie sans progression (HR : 0,26) et de la survie globale (HR : 0,37 ; analyse intermédiaire). Le suivi moyen a été de quatre mois, ce qui est insuffisant pour évaluer les bénéfices à long terme du vemurafenib.
Revenons au nouvel essai de phase II dont il est ici question, et dont le suivi est bien plus long. Cet essai, qui, nous l’avons dit, a porté sur 132 patients ayant un mélanome métastatique avec mutation V600E de BRAF, a bénéficié d’un suivi de 12,9 mois (0,6 à 20,1 mois). Le taux de réponse globale confirmé a été de 53 % (6 % réponse complète et 47 % réponse partielle). La durée médiane de réponse a été de 6,7 mois et la durée moyenne de survie sans progression de 6,8 mois.
Une progression primaire a été observée chez seulement 14 % des patients. Quelques patients ont présenté une réponse après avoir reçu le vemurafenib pendant plus de 6 mois. La survie globale moyenne a été de 15,9 mois (11,6 à 18,3 mois). Les événements adverses le plus fréquents ont été des arthralgies de grade 1 ou 2, une éruption, une photosensibilité, une fatigue et une alopécie. Des carcinomes squamo-cellulaires ont été observés chez 26 % des patients.
« Le vemurafenib induit des réponses cliniques chez plus de la moitié des patients ayant un mélanome métastatique. Dans cette étude avec un long suivi, la médiane de survie globale était approximativement de 16 mois », concluent les chercheurs.
New England Journal of Medicine du 23 février 2012, pp. 707-14.
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