« Une amélioration de la survie nette à 5 ans standardisée sur l’âge est observée pour la plupart des cancers diagnostiqués entre 1989 et 2010, à l’exception des cancers du col de l’utérus et de la vessie », souligne l’Institut national du cancer (INCa) dans son rapport 2016 Les cancers en France, disponible pour la première fois sous une forme interactive.
Cependant, il existe une grande disparité selon les localisations. Sur la période 2005-2010, en France métropolitaine, « la survie nette à 5 ans standardisée sur l’âge varie de 9 % (pancréas) à 93 % (prostate) chez l’homme et de 10 % (pancréas) à 97 % (thyroïde) chez la femme. Pour l’ensemble des cancers, la survie nette diminue avec l’âge et pour la plupart des cancers, elle est meilleure chez la femme que chez l’homme », indique le rapport. L'amélioration de la survie, qui semble moins marquée chez les sujets les plus âgés, notamment pour les cancers les plus fréquents (côlon, rectum, sein, prostate), s'explique par une plus grande précocité des diagnostics et des progrès thérapeutiques.
Disparités géographiques
Les disparités géographiques existent aussi quant à la mortalité et à l'incidence des cancers avec des taux plus favorables au sud qu'au nord. Sur la période 2011‑2013, les taux départementaux de mortalité « tous cancers » (standardisés sur la population mondiale) varient de 89,7 (Guyane) à 195,6 pour 100 000 (Pas-de-Calais) chez l’homme et de 53,6 à 87,3 pour 100 000 chez la femme, dans les mêmes départements. Les taux de mortalité standardisés sont ainsi globalement plus élevés dans la moitié nord de la France que dans la moitié sud.
Ces taux suivent globalement les taux d’incidence (standardisés sur la population mondiale) pour différents cancers, par exemple :
- poumon : de 35 pour 100 000 dans le Lot à 68 pour 100 000 en Meurthe-et-Moselle, chez l’homme, et de 9,6 en Haute-Loire à 24,3 pour 100 000 en Corse, chez la femme ;
- lèvres/bouche/pharynx : de 12,3 pour 100 000 dans l’Aveyron à 38,1 pour 100 000 dans le Pas-de-Calais pour l’homme, et de 3 (Mayenne) à 7,3 pour 100 000 (Territoire-de-Belfort) chez la femme ;
- côlon et rectum : de 28,7 (Haute-Corse) à 51, pour 100 000 (Meuse) chez l’homme, et de 17,4 (Hautes-Alpes) à 32,1 pour 100 000 (Ardennes) chez la femme ;
- prostate : de 53,3 (en Corse) à 134,4 (dans le Doubs) pour 100 000 ;
- sein : de 72,2 (Jura) à 116 pour 100 000 (Paris) ;
- col de l’utérus : de 2,4 (Lozère) à 10,3 (Corse-du-Sud) pour 100 000.
Les actions en termes de prévention
L’INCa revient aussi sur les récentes avancées en matière de prévention, rappelant que, « dans le cadre de la loi de modernisation de notre système de santé de janvier 2016, la lutte contre le tabagisme a été renforcée par l’instauration, depuis mai 2016, de paquets de cigarettes neutres. » L’opération Moi(s) sans tabac a aussi été lancée en novembre 2016, et une campagne de communication de l’INCa et du Ministère de la Santé a été menée en septembre « pour faire connaître le chiffre de 40 % de cancers évitables et annonçant une sélection de quatre conseils : ne pas fumer, éviter l’alcool, bouger plus, manger mieux ». La loi de modernisation propose aussi « des mesures concernant la prévention nutritionnelle, notamment dans la lutte contre l’obésité ». L’INCa rappelle enfin « les principales actions de prévention environnementale en 2016 : interdiction des véhicules trop polluants à Paris, certificats sur la qualité de l’air pour les voitures, subventions pour les transports écologiques, mise en place de l’indemnité kilométrique vélo et interdiction des sacs plastiques » et le meilleur encadrement de l’activité liée aux cabines UV.
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