Le surpoids est lié à une augmentation du risque de cancer du rein, à tous les âges de la vie adulte, selon une étude menée à partir de la cohorte des Instituts nationaux américains de la santé NIH-AARP consacrée à l’alimentation. Jusqu’à présent, seul un surpoids vers l’âge de 50 ans avait été associé à un surrisque significatif de cancer du rein, peu d’études longitudinales ayant été menées sur le sujet.
Les chercheurs se sont appuyés sur les données tirées du suivi de 204 364 personnes, dont l’indice de masse corporel avait été renseigné aux âges de 18, 35 et 50 ans. Un total de 1 425 carcinomes rénaux, dont 541 carcinomes à cellules claires, 146 carcinomes papillaires et 64 carcinomes chromophobes, ont été diagnostiqués chez les participants, dont 583 étaient agressifs, causant 339 décès.
Deux types de cancers ne sont pas concernés
Dans un article publié dans la revue Cancer, les auteurs, expliquent que, à l’exception des carcinomes chromophobes et papillaires, chaque hausse de 5 points de l’indice de masse corporelle (IMC) est associée à une augmentation du risque de carcinome de 16 à 21 % (+17 % en général, +21 % pour les carcinomes agressifs, +16 % pour les carcinomes avec décès, +20 % pour les carcinomes à cellules claires). Les associations sont retrouvées pour une prise du poids au cours de la vie adulte (jusqu’au surpoids ou l’obésité).
Enfin, plus le surpoids s’inscrit dans le temps long d’un individu, plus le risque de carcinome, de carcinome agressif et de décès causé par un cancer du rein sont probables, à l’exception des carcinomes papillaires et chromophobes. Les auteurs émettent l’hypothèse que cette dissociation entre IMC et le risque de survenue de ces deux sous-types de cancer pourrait être liée à l’importance d’autres facteurs de risque, notamment génétiques.
L’article comporte tout de même une lueur d’espoir : la réduction d’au moins 10 % de l’IMC est associée à une diminution du risque de cancer, en particulier si elle intervient tard dans la vie. Dans le détail, une telle perte de poids entre 18 et 35 ans diminue de 21 % le risque de carcinome, contre 28 % à partir de 50 ans.
« Ces données mettent l’accent sur l’importance de maintenir un mode de vie sain tout au long de la vie, indique le premier auteur Zhengyi Deng, de l’université de médecine de Stanford. Nous devrions promouvoir des initiatives qui ciblent la perte de poids, les interventions sur le mode de vie. Les traitements récents efficaces contre l’obésité pourraient aussi être envisagés après consultation médicale. »
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024