« UNE NOUVELLE ÈRE, avec la mise à disposition récente de deux molécules, s’est ouverte dans la prise en charge des mélanomes malins métastatiques, en allongeant la survie et en réduisant le risque de décès. Ces médicaments représentent une avancée majeure dans la lutte contre le mélanome et un espoir pour les malades. Cette pathologie représente, chaque année, 8 000 nouveaux cas et entraîne 1 400 décès. La prise en charge des mélanomes malins métastatiques (chirurgie et chimiothérapie) donnait jusqu’à présent des taux de réponse modestes », souligne le Pr Philippe Saiag, (Boulogne-Billancourt).
Des résultats de phase III de ces molécules ont été présentés lors du dernier congrès de cancérologie américain, l’ASCO. La première, l’ipilimumab, est un anticorps monoclonal humain ciblant spécifiquement les lymphocytes T cytotoxiques associés à une protéine CTLA-4 (dite aussi antigène 4), qui agit comme un véritable interrupteur en désactivant le système immunitaire. En neutralisant cette protéine, la molécule stimule ou active le système immunitaire pour éliminer les cellules cancéreuses. Détail frappant, ce médicament est le premier à être approuvé depuis dix ans en Europe dans le mélanome avancé. Ce traitement, dont l’efficacité et la sécurité ont été établies par deux vastes études internationales, représente une avancée majeure permettant de doubler, voire de tripler, le taux de survie des patients. Des effets secondaires potentiellement graves (plus graves qu’en chimiothérapie classique) ont été observés, ce qui implique une administration sous contrôle strict.
La deuxième de ces molécules, le vémurafénib, inhibe de façon spécifique l’enzyme BRAF. Celle-ci est activée de façon permanente dans les mélanomes porteurs de mutation du gène BRAF (40 à 60 % des mélanomes) et contribue à une division cellulaire incontrôlée des cellules cancéreuses. Dans une étude menée sur 675 patients adultes, l’administration orale de cette molécule a été comparée à l’administration intraveineuse d’une molécule classiquement utilisée pour traiter le mélanome : l’étude a été interrompue à six mois pour excès de bénéfice, le taux de survie avec le vémurafénib étant passé de 64 à 84 %. Autre résultat enregistré : une amélioration de la survie sans progression de la maladie, qui dépasse 5,3 mois, contre 1,6 mois sous chimiothérapie classique. De plus, le taux de réponse (proportion de patients ayant vu la taille de leur tumeur diminuer) était près de dix fois plus élevé sous vémurafénib. Quant aux effets secondaires, ont été enregistrés des manifestations cutanées (tumeurs cutanées bénignes, réactions de photosensibilité moyenne ou sévère), des douleurs articulaires, une grande fatigue…
D’après une conférence de presse organisée par le congrès.
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