LE CANCER DU PANCRÉAS MÉTASTATIQUE est traditionnellement traité par une chimiothérapie complémentaire à la chirurgie. A ce jour, aucune association à base de gemcitabine n’avait permis d’améliorer l’efficacité de la gemcitabine utilisée seule.
L’étude de phase III MPAC (Metastatic Pancreatic Adenocarcinoma Clinical Trial) a évalué l’association du nab-paclitaxel (Abraxane, Celgene) à la gemcitabine versus gemcitabine seule. Le nab-paclitaxel a démontré une activité antitumorale en monothérapie et une synergie d’activité avec la gemcitabine dans des modèles précliniques du cancer pancréatique. « Cette nanotechnologie, nanoparticule de paclitaxel associé à l’albumine, permet une meilleure pénétration de la chimiothérapie dans la cellule tumorale» explique le Dr Emmanuel Mitry (Institut Curie, Paris). Les résultats de MPAC montrent une amélioration significative de la survie globale : 8,5 mois dans le bras nab-paclitaxel+gemcitabine contre 6,7 mois dans le bras gemcitabine seule (p‹0,0001), soit une réduction du risque de décès de 28%. La réponse métabolique a été évaluée pour certains patients par PET-scan et en mesurant les taux de CA 19-9 ; les taux de réponse métabolique étaient plus élevés dans le groupe ayant reçu du nab-paclitaxel. « Ce sont des résultats encourageants et une nouvelle option thérapeutique pour ces patients au pronostic très sombre ». Abraxane n’a pas encore reçu son remboursement en France.
Car les oncologues disposent de peu d’options thérapeutiques en dehors de la gemcitabine administrée seule (traitement standard), du Folfirinox, l’erlotinib (Tarceva) a l’AMM mais n’est pas remboursé dans cette indication, avec un bénéfice en terme de survie de quelques semaines. Pour les tumeurs non métastatiques mais non opérables, l’essai SCALOP a montré qu’après chimiothérapie initiale par gemcitabine, l’association radiothérapie plus capécitabine était plus efficace et moins toxique que l’association radiothérapie plus gemcitabine.
Deuxième tumeur digestive en termes d’incidence, devant le cancer de l’estomac, le cancer du pancréas est de mauvais pronostic ; il est diagnostiqué le plus souvent au stade avancé de la maladie, en raison de son expression clinique tardive, avec un taux de survie à un an de 20%, moins de 5% à 5 ans. L’incidence augmente avec 170 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année dans le monde, en France, 9038 nouveaux cas en 2011 (selon les chiffres INCa et INVs), la plupart chez des patients âgés (80% des cas). L’organisation américaine « Pancreatic cancer action network » aide les professionnels de santé, les chercheurs et les patients, à s’unir pour améliorer le pronostic de ce cancer qui, aux Etats-Unis, deviendrait d’ici 2015 le deuxième cancer en terme de mortalité.
D’après une communication et une conférence de presse organisée par les laboratoires Celgene. ASCO 2013.
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