L’ÉTUDE publiée dans «Lancet Oncology» montre pour la première fois que la greffe de sang de cordon ombilical peut constituer une option thérapeutique valable chez des adultes souffrant de leucémie aiguë. Elle serait utile chez ceux qui ont un besoin urgent de greffe, et pour lesquels on ne peut trouver un donneur compatible pour effectuer une greffe de cellules souches de moelle osseuse ou de cellules progénitrices du sang périphérique.
Le traitement des leucémies aiguës par greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques (CSH) est une modalité courante, qui confère aux patients les meilleures chances de guérison. Mais étant donné la rareté des donneurs apparentés ayant la compatibilité HLA nécessaire, on se tourne vers les donneurs non apparentés, chez qui classiquement, on collecte des CSH dans la moelle osseuse ou, ce qui est fait depuis une dizaine d’années, par recueil des progéniteurs hématopoïétiques dans le sang périphérique (PHSP) après stimulation par des facteurs de croissance hématopoïétiques. C’est la deuxième option thérapeutique. Mais seulement 50 % des patients d’origine caucasienne peuvent en bénéficier et la probabilité de trouver un donneur compatible est encore plus faible chez les patients d’autres origines ethniques.
Comme la démarche pour trouver un donneur compatible peut prendre des mois, les greffes réalisées à partir de sang de cordon ombilical de donneur non apparenté (GSCD) ont pris de l’ampleur depuis une quinzaine d’années.
Les transplantations par GSCD constituent l’option standard chez les enfants, mais non chez les adultes, car les études chez les adultes n’ont pas donné de résultats concluants jusqu’ici.
Aucune de ces études n’a comparé les résultats d’évolution pour les trois greffes les plus utilisées : CSH de moelle hématopoïétique, PHSP et GSCD – pour savoir ce qui est le plus efficace dans le traitement de la leucémie aiguë des adultes.
John Wagner et coll., formant un consortium international de chercheurs, ont analysé des données fournies par 216 centres. Ils ont comparé les données de 165 adultes ayant reçu une GSCD, avec celles de 888 autres qui ont reçu une greffe de PHSP et de 472 qui ont eu une greffe de moelle osseuse de donneurs non apparentés.
Entre 40 et 55 % de rémissions complètes.
À deux ans, la survie sans leucémie est similaire quelle que soit la source de la greffe. Entre 40 et 55 % des patients sont en rémission complète. L’analyse multivariée montre que le seul facteur associé à une évolution favorable est le statut en relation avec la maladie et non l’origine de la greffe.
Un élément favorable en faveur de la GSCD est un taux plus faible de maladies du greffon contre l’hôte, que ce soit dans les formes aiguës ou chroniques. Les patients souffrant de maladie chronique du greffon contre l’hôte ont un risque de rechute moindre, mais 20 % des décès après une GSCD peuvent être attribués directement au syndrome du greffon contre l’hôte.
« Il est très important que la transplantation soit réalisée lorsque le patient est en rémission. Les cliniciens ne doivent pas perdre de temps, considérant que le patient est en danger imminent de progression. Et ils doivent se tourner vers une GSCD, dès lors que 4 des 6 unités HLA sont compatibles », indique Paul Zsabolcs dans un commentaire.
The Lancet Oncology, mis en ligne le 16 juin 2010.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024