« Les mécanismes d’action de l’avélumab (anti-PD-L1) et de l’axitinib (inhibiteur des récepteurs du VEGF) sont complémentaires et additifs, d’où un effet antitumoral synergique. On avait de bon arguments théoriques et précliniques laissant penser que cette association serait bénéfique et permettrait un accroissement de l’efficacité dans la prise en charge des cancers du rein métastatiques », explique la Pr Sylvie Négrier (Centre Léon Bérard de Lyon) qui a participé à l’essai de phase III JAVELIN RENAL 101.
31% de réduction du risque de progression
L’étude pivotale JAVELIN RENAL 101 a évalué la survie sans progression (SSP) chez 886 patients atteints de CCR de stade avancé traités en première ligne soit avec l’association avélumab-axitinib, soit par sunitinib. Elle comprenait des patients de tous les groupes de risque pronostique du International Metastatic Renal Cell Carcinoma Database Consortium (IMDC).
« Une réduction du risque de progression tumorale de près de 40% a été observée avec l’association chez les patients qui expriment le marqueur PD-L1, explique la Pr Sylvie Négrier (Centre Léon Bérard de Lyon). Ces résultats ont été confirmés dans une analyse sur la population entière, avec une réduction de plus de 30% du risque ». En effet, dès lors que la SSP s’avérait statistiquement significative chez les patients présentant des tumeurs surexprimant PD-L1, ce paramètre était évalué chez tous les patients, indépendamment du niveau d’expression de PD-L1.
Ainsi, chez les patients présentant des tumeurs PD-L1+, la SSP a atteint 13,8 mois avec l’association (versus 7,2 mois sous sunitinib, HR=0,61, p<0,0001). Sur l’ensemble de la population, la réduction du risque de progression de la maladie était de 31 %, avec une SSP toujours de 13,8 mois (versus 8,4 mois, HR = 0,69, p=0,0001), quel que soit le statut PD-L1 et le risque pronostique (favorable, intermédiaire ou défavorable) des patients. Quant au taux de réponse objective (correspondant à plus de 30% de régression tumorale), il était presque doublé avec la combinaison (51% versus 26%), dans cette population globale. L’étude continue à suivre les patients dans le cadre de l’évaluation de la survie globale, pour l’instant immature.
« Globalement, c’est à peu près la même incidence d’effets secondaires entre les deux bras de traitement, commente la Pr Sylvie Négrier. Concernant les toxicités sévères (grade 3-4), on observe davantage d’hypertension avec l’association (24% versus 15%) et un peu plus de diarrhées (5% versus 3%) ».
Une AMM en attente de remboursement
Faisant suite à l’approbation en mai de la FDA aux Etats-Unis, l’avélumab a obtenu le 24 octobre 2019, par l’agence européenne du médicament, une extension d’indication en association avec l’axitinib dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un CCR au stade avancé. L’association reste pour l’instant dans l’attente d’un accord concernant son remboursement dans cette indication. Il en est de même pour la combinaison d’une autre immunothérapie, le pembrolizumab, à l’axitinib. A terme, entre 3000 et 4000 patients pourraient éventuellement bénéficier de ces nouvelles options thérapeutiques.
Déjà indiqué en Europe chez les patients adultes atteints de carcinome à cellules de Merckel métastatique, l’avélumab est en cours de développement dans d’autres localisations tumorales. Les prochaines indications à venir pourraient être les cancers de la vessie (1e ligne), ORL et bronchiques (1e ligne).
D’après la conférence de presse de l’alliance Merck-Pfizer, le 27 novembre 2019.
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