LE TRIBUNAL du travail de Polynésie française examine, depuis cette semaine, la demande d’indemnisation déposée par huit anciens travailleurs polynésiens sur les sites de Moruroa et Fangataufa. Les huit plaignants, dont trois sont encore en vie, veulent une reconnaissance de leurs maux en maladie professionnelle.
L'association antinucléaire Moruroa e tatou, qui rassemble environ 4 000 civils et militaires, qualifie déjà ce procès « d'historique » et souhaite lui donner l'écho le plus large. L'association souhaitait que le procès soit filmé mais le tribunal a estimé qu'il était « très difficile » en huit jours d'organiser un tel enregistrement. Le président de l'association, Roland Oldham a dénoncé « une absence de démocratie et un manque de transparence ».
Entre 1966 et 1974, 46 essais nucléaires atmosphériques ont eu lieu à Moruora et Fangataufa, sans compter les 147 effectués de façon souterraine jusqu’en 1966. Les huit plaignants travaillaient soit pour le compte de Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP), du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), soit au sein d’entreprises sous-traitantes. Cinq d’entre eux ont été victimes de leucémie, de cancers de la peau et de la plèvre. Les trois autres sont atteints de cancers du sang, de l'sophage et d'un lymphome. Ils réclament pour eux et les ayants-droits des indemnisations comme celles que les États-Unis ou l'Angleterre ont accordé à leurs anciens travailleurs sur leurs sites d'expérimentations nucléaires.
À la fin du mois de mars, le ministre de la Défense Hervé Morin a dévoilé son projet de loi sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Le texte, qui doit passer devant l’Assemblée nationale d’ici à la fin juin, prévoit l’affectation de 10 millions d’euros chaque année pour l’indemnisation des victimes. Le 12 mai, la cour d’appel de Paris rendra son arrêt sur le cas de 12 soldats ayant participé aux essais nucléaires français pratiqués dans le Sahara algérien de 1960 à 1966 puis en Polynésie.
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