POURQUOI certaines tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) sont-elles résistantes à l’imatinib? L’équipe du Pr Laurence Zitvogel, unité Inserm 1015 à l’institut Gustave Roussy, à Villejuif, vient d’apporter un nouvel élément de réponse en faveur de l’hypothèse actuelle postulant pour un dysfonctionnement des lymphocytes « natural killer » (NK).
Les chercheurs ont mis en évidence que l’une des formes d’un récepteur de surface très spécifique, le NKp30, était prédictive d’un mauvais pronostic. Il s’agit de la forme NKp30c, qui n’est pas capable d’activer une voie de défense immunitaire contre la tumeur, contrairement aux formes NKp30a et NKp30b. La découverte expliquerait au moins en partie le fait que le traitement standard par imatinib ne fait régresser ou stabiliser le GIST métastatique que dans environ 60 % des cas.
Profil immunosuppresseur
L’équipe a inclus 80 patients atteints de GIST dans cette étude rétrospective. Les chercheurs ont étudié l’influence des trois variants du NKp30 sur le pronostic des GIST. Chez les patients résistants à l’imatinib, la forme du récepteur est majoritairement NKp30c. Elle est liée à un profil « immunosuppresseur », sécréteur d’IL-10, une protéine qui éteint les réponses immunitaires. À l’inverse, les patients répondeurs présentent majoritairement les formes NKp30a et NKp30b. Leur profil est plutôt « immunostimulant », activateur de la réponse immunitaire anti-tumorale.
La forme du récepteur NKp30 est un bon marqueur prédictif de la réponse à l’imatinib dans les GIST. Les chercheurs soulignent que ce nouvel outil permettra également d’améliorer le traitement des porteurs de la forme immunosuppressive NKp30c. Chez ces derniers, il semble en effet envisageable de restituer la réponse immunitaire en bloquant l’IL-10 à l’aide d’anticorps spécifiques. « Au-delà de son utilité en tant que biomarqueur, l’existence de mutations du locus NKp30 et son profil d’expression pourrait mener à un nouveau type d’immunothérapie centré sur les NK dans les GIST », concluent les chercheurs.
Nature Medicine, publié en ligne le 8 mai 2011. doi:10.1038/nm.2366.
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