S'il existe une évolution thérapeutique sans précédent en oncologie, certaines tumeurs agressives restent en manque de traitements. Mais de nouvelles perspectives apparaissent en termes de recherche et développement (R&D).
« Nous nous focalisons sur les cancers difficiles à traiter, à la fois très agressifs et disposant de très peu d’options thérapeutiques en développement », explique Walid Kamoun, directeur R&D en oncologie du laboratoire Servier. Les localisations tumorales concernées sont le cholangiocarcinome (CCA), les gliomes, les cancers du pancréas et de l’estomac, les leucémies myéloïdes et lymphoïdes aiguës (LAM, LAL), ainsi que les syndromes myélodysplasiques. Deux types d’approches sont investiguées par le laboratoire Servier parmi les 23 projets de cancérologie en développement clinique (19 nouvelles molécules) : l’immuno-oncologie et les thérapies ciblées.
En immuno-oncologie, plusieurs molécules sont en phase 1/2, notamment un anti-NKG2A. Cet anticorps bloque la liaison de NKG2A à HLA-E et possède une action synergique avec l’immunothérapie anti-PD1. Un anticorps bispécifique anti-PD1/4-1BB est aussi développé : il inhibe PD1/L1 et active 4-1BB (dépendant de PD-L1). Concernant les thérapies ciblées, l’ivosidénib (Tibsovo) est un inhibiteur spécifique de l’enzyme mutée IDH1. S’il est déjà homologué aux États-Unis (LAM et CCA) et en Chine (LAM), une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) a été déposée cette année en Europe dans la LAM. Quant au vorasidénib, il s’agit d’un double inhibiteur des enzymes mutées IDH1 et IDH2, conçu pour pénétrer la barrière hémato-encéphalique. Une étude de phase 3 est en cours dans le gliome de grade 2, où 80 % des patients présentent la mutation enzymatique.
Pour mener ces différents projets, un nouvel institut de R&D Servier (45 000 m²) devrait ouvrir à Paris-Saclay lors du premier semestre 2023. Il viendra s’ajouter aux centres de Boston (ouverture cette année), du Danemark et de Hongrie.
D’après une conférence de presse Servier
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