UNE NOUVELLE approche thérapeutique locale utilisant des nanoparticules et la radiothérapie est évaluée dans un premier essai de phase I en France (IGR, Villejuif) intéressant le sarcome des tissus mous. L’objectif de l’approche « NanoXray » est d’accroître l’effet des radiations ionisantes sur la zone tumorale tout en épargnant les tissus sains environnants. Résultats attendus fin 2012.
La radiothérapie associée ou non à la chirurgie fait partie des traitements locaux standards des tumeurs solides. En dépit des progrès importants de l’imagerie médicale et des techniques de radiothérapie, la radiotoxicité sur les tissus sains reste un facteur limitant l’efficacité.
Pour contourner cette difficulté, la société Nanobiotix a développé une nouvelle approche thérapeutique intéressante, appelée « NanoXray », basée sur l’utilisation de nanoparticules, NBTXR3 constituées de cristaux d’oxyde d’hafnium, associées à la radiothérapie.
L’objectif de cette nanothérapie est d’améliorer sensiblement l’efficacité de la radiothérapie dans la tumeur tout en respectant les tissus sains. Le principe est le suivant : lors de l’activation par une dose standard de rayons X, les nanoparticules, injectées dans la tumeur, libèrent une quantité importante d’énergie, provoquant la formation de radicaux libres qui détruisent les cellules cancéreuses sans affecter les tissus sains environnants. En effet, au cours des expérimentations précliniques, le caractère « inerte » des particules permettrait de ne pas impacter la viabilité cellulaire, les particules étant délivrées sélectivement dans le site tumoral. Les tissus sains environnants sont donc exposés à la dose normale de rayonnement comme dans une radiothérapie standard alors que la dose délivrée dans le lit tumoral est amplifiée grâce à l’action des nanoparticules activées par la radiothérapie.
L’AFSSAPS a donné son accord pour la réalisation d’une première étude clinique de phase I, ouverte, simple bras, qui débute à l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif). Elle inclura 27 patients atteints d’un sarcome des tissus mous des membres et évaluera la tolérance et la faisabilité de l’implantation intratumorale par injection de NBTXR3, activé par radiothérapie. À l’issue de cette procédure néoadjuvante, les patients seront opérés. Un examen anatomopathologique pour l’analyse de la réponse tumorale au traitement sera également réalisé sur la pièce opératoire. Les résultats préliminaires sont attendus d’ici la fin2012.
NBTXR3 est classé en Europe comme un dispositif médical de classe III et comme un médicament par la FDA aux États-Unis.
D’après une conférence de presse des laboratoires Nanobiotix.
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