La modélisation 3D primée

Des clones numériques à la disposition du chirurgien

Par
Publié le 17/10/2018
modélisation 3D

modélisation 3D
Crédit photo : phanie

Fruits de 20 années de recherches au sein de l’IRCAD France à Strasbourg (Institut de recherches contre les cancers de l’appareil digestif), Visible Patient réalise la modélisation 3D des lésions à partir des images scanner et IRM adressées par l’équipe chirurgicale via un serveur sécurisé. L’analyse de ce clone numérique du patient permet alors au chirurgien de définir le geste le plus adapté aux lésions et à l’anatomie du patient. « Le traitement des images se fait grâce à des logiciels combinant mathématiques et intelligence artificielle, mais sous le contrôle de manipulateurs radio, ce qui est un gage de sécurité », précise le Pr Luc Soler, directeur scientifique de l’IRCAD et Président de Visible Patient.  

L’objectif de la modélisation 3D est de réduire les événements indésirables graves secondaires à un acte chirurgical, liés à un diagnostic ou un choix thérapeutique inadéquats en raison des variations anatomiques. Leur nombre serait en effet de 12 000 à 15 000 par an.

Développé initialement dans les tumeurs hépatobiliaires, le dispositif est aujourd’hui également utilisé dans les chirurgies pulmonaire, urologique et de la thyroïde/parathyroïde. Une vingtaine d’hôpitaux utilisent ce système, et plus de 3 000 patients ont pu en bénéficier.

Les mutuelles sollicitées

Le clone numérique du patient, renvoyé par le serveur sécurisé, peut être visualisé sur PC ou Mac via des applications (celles pour smartphone ne sont pour l’instant pas homologuées CE). Le chirurgien peut ainsi connaître les éventuelles variations anatomiques et simuler la pose de clips chirurgicaux. Il peut également utiliser le modèle pendant l’intervention, et retrouver les repères anatomiques du patient. La modélisation peut aussi être utilisée en radio-oncologie pour plus de précision dans les actes de radiothérapie.

Le coût de ce traitement externalisé des images doit être comparé à celui du traitement sur site, qui nécessite l’achat des logiciels d’analyse (ceux de Visible Patient sont gratuits) et un investissement en temps pour le médecin. De 650 euros, dégressif en cas d’engagement en durée ou en nombre, il n’est pas pris en charge par l’Assurance-maladie – il aurait fallu faire un essai randomisé, difficilement envisageable dans le cadre d’une chirurgie complexe. Mais pour que les patients puissent en bénéficier, Visible Patient s’est tourné vers les mutuelles et vient de signer un premier accord avec les assurances du Crédit mutuel, qui vont intégrer la prise en charge de cette solution dans tous les contrats.

Conférence de presse organisée par Visible Patient

Dr Isabelle Hoppenot

Source : lequotidiendumedecin.fr