UNE NOUVELLE voie de recherche antitumorale a été testée chez l’homme en phase I : l’administration de chimiothérapie dans des « minicellules », sortes de bulles dérivées de bactéries mutantes, munis d’anticorps anti-EGFR leur permettant de cibler les cellules tumorales, et, donc, d’améliorer la tolérance du traitement. Ce travail a fait l’objet d’une présentation au 24e congrès de l’EORTC-NCI-AACR (Dublin) par une équipe australienne (Benjamin Solomon et coll.).
Les minicellules, donc, sont créées à partir de bulles présentes à la surface de bactéries mutantes. Elles sont chargées avec une molécule thérapeutique (dans le cas présent, un médicament anti-cancéreux) et enrobées d’anticorps qui iront se localiser sur des récepteurs cibles de la surface de la cellule tumorale. Les cellules saines dépourvues de ces récepteurs (foie, intestin, peau) sont donc épargnées.
Des travaux réalisés en laboratoire et chez l’animal ont déjà montré que les minicellules font correctement le travail qu’on attend d’elles. Au congrès de Dublin, c’est un essai chez l’homme qui a été présenté.
« Dans notre étude, nous avons chargé les minicellules avec une chimiothérapie cytotoxique, le paclitaxel, et les avons enrobées avec un anticorps qui cible les cellules tumorales exprimant l’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor) », a explique le chercheur. L’étude a été conduite en phase I, afin d’évaluer la sécurité et le toxicité des minicellules.
Au total, 28 patients présentant des cancers incurables avancés ont été traités par les minicellules dans quatre centres australiens. Dix avaient une maladie stable à six semaines et ont reçu plus d’un cycle de minicellules.
« Le résultats esentiel de ce travail est que les minicellules peuvent être données de façon sûre aux patients ayant un cancer avancé, explique Solomon. De plus, nous avons montré que nous pouvions donner de multiples doses et un patient a reçu 45 doses en quinze mois. La toxicité la plus importante qui a été osbervée est un fièvre autolimitée le jour de l’injection. » Cela dit, aux doses les plus élevées, on a enregistré des modifications asymptomatiques des tests hépatiques.
Des essais de phase II sont programmés, dont une étude chez des patients porteurs d’un glioblastome avec des minicellules chargées de doxorubicine. Les chercheurs veulent également développer une technique d’imagerie pour suivre le devenir des minicellules dans l’organisme.
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