DEUX ÉTUDES pivots ont démontré l’efficacité de l’ipilimumab (10 mg/kg en IV, toutes les 3 semaines jusqu’à 4 doses), dans le traitement des mélanomes avancés, en première ligne comme des patients prétraités. L’étude 024 montre que l’association de l’ipilimumab à la dacarbazine, en première ligne, augmentait de 28 % la survie globale (p = 0,0009) par rapport à la dacarbazine seule. Chez des patients prétraités l’étude 020 met en évidence un gain comparable (+ 32 à 34 %, p = 0,003 ou ‹ 0,001) que l’ipilimumab soit administré seul ou en association avec le vaccin gp100).
Dans ces essais, les problèmes de tolérance sont dominés par des troubles dysimmunitaires (rash cutané, colite, diarrhée, hépatite) mais dans la grande majorité des cas ces manifestations sont contrôlables en respectant les guidelines (détection précoce, arrêt ou suspension du traitement, utilisation rapide des corticoïdes). Un profil de tolérance qui a été confirmé par des études de suivi à deux et trois ans portant sur plusieurs milliers de patients traités à travers le monde. Yervoy a fait l’objet de 27 communications et posters lors de l’ASCO 2012 portant notamment sur la tolérance à moyen long terme et sur les associations avec le vemurafenib, inhibiteur de BRAF qui a démontré son efficacité dans les mélanomes s’accompagnant de la mutation BRAF (la moitié des cas environ). Des recherches qui n’en sont qu’à leur début mais qui reposent sur un rationnel fort.
Les autres pistes.
À côté de l’ipilimumab, BMS propose d’autres voies d’immunothérapie, le projet le plus avancé étant un anticorps anti-PD1 (programmed death1). PD1 étant un récepteur co-inhibiteur exprimé à la surface des lymphocytes T activés. Des résultats préliminaires prometteurs de ce produit (BMS – 936558) ont été présentés à l’ASCO dans différents types de tumeurs (cancer du poumon non à petites cellules, cancer du rein, cancer du colon et du rectum)….
Dernier exemple, l’elotuzumab, anticorps monoclonal humanisé ciblant la glycoprotéine CS1 qui est exprimée par les cellules du myélome : des résultats présentés lors du Congrès de Chicago sont, là encore, encourageants, en termes de tolérance et d’efficacité.
Toutes ces pistes font que l’on reparlera sûrement d’immuno-oncologie lors des prochains congrès de l’ASCO et de cancérologie en général.
(1 )Conférence de presse internationale organisée par BMS.
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