« Bâtir une exposition grand public sur un sujet à la fois sensible et complexe est une première », avancent Laurence Caunézil et Maud Gouy d’Universcience, co-commissaires de l’exposition Cancers. Ouverte à la cité des sciences et de l'industrie à la Villette (Paris 19e) depuis septembre 2022 jusqu'en août 2023, elle est mise en lumière à l'occasion de la semaine de lutte contre les cancers (13 au 19 mars). La mise en perspective permet d'enrichir l'approche qu'en ont les professionnels de santé.
« Nous nous sommes bien sûr entourées d’experts, pour transmettre, dans chaque champ d’expertise les savoirs fondamentaux et actuels et faire connaître les orientations de la recherche », explique Laurence Caunézil.
Premier contact saisissant avec l’exposition : un crabe transparent surdimensionné, rappelant que dans l’imaginaire collectif le crabe est l’animal qui symbolise le cancer. Un film sur l’origine du cancer rappelle qu’il est apparu il y a environ 500 millions d’années, que l’humain n’est pas le seul à pouvoir en être atteint (plantes et animaux).
Audiovisuel, sculptures, projections
Puis le parcours de l’exposition prend la forme d’un vaste territoire à explorer conçu autour de cinq installations audiovisuelles, dont trois sont consacrées à la médecine (« Cancérogenèse », « Traitements », « Recherches ») et deux autres au sentiment de déflagration causés par l’annonce (projection métaphorique immersive, témoignages d’une vingtaine de femmes et d’hommes).
Au croisement de ses installations, cinq grandes sculptures abordent des questions plus spécifiques, dont l’imagerie au service du diagnostic, l’image de soi ou encore le retour au travail dans l'après.
L'exposition aborde également ce que l’on sait aujourd’hui en matière d’alimentation et d’environnement. Sont expliqués de façon pédagogique : le rôle protecteur des fruits et légumes (crus ou cuits, lavés, pelés, de préférence bio) ; la recommandation de limiter la consommation de viande rouge (500 g par semaine) et de charcuteries (150 g par semaine) ; ce qu'il faut savoir des modes de cuisson ; l'exposition aux pesticides (cancérigènes certains, probables ou possibles) ; ce qu'on sait des perturbateurs endocriniens (cancérigènes avérés ou suspectés, effet cocktail) ou des expositions professionnelles (amiante, rayonnements ionisants, benzène, poussières de bois, etc.) ; l'impact de la pollution et des particules fines ; et la surveillance de la 4G et la 5G.
Le parcours s’achève par un espace dédié à la prévention sachant que 40 % des cancers pourraient être évités. C’est sans doute ici que se révèle tout le potentiel de l’exposition parce qu’elle donne à comprendre avec des informations assimilables ; parce qu’au fil de la visite, se construit une représentation plurielle des cancers et parce qu’enfin le choix a été fait de mettre au centre le patient pour qui le cancer, malgré sa pluralité, reste singulier.
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