Entre 1975 et 2020, 5,94 millions de décès liés aux cancers colorectaux, du sein, du col de l'utérus, du poumon et de la prostate ont pu être évités aux États-Unis grâce aux efforts de prévention, de dépistage et de prise en charge. C’est ce que montre une étude de modélisation conduite par l’Institut national du cancer des Instituts nationaux de la santé américains et parue dans le Jama Oncology. La prévention et le dépistage ont en particulier permis d'éviter 4,75 millions de décès, soit près de 80 %.
Pour parvenir à réduire le fardeau du cancer, les auteurs ont cherché a identifié les interventions les plus efficaces pour réduire la mortalité, en quantifiant les contributions de la prévention, du dépistage et du traitement au nombre cumulé de décès évités entre 1975 et 2020 pour les cinq types de cancers précités.
« Ces cinq types de cancer représentent 51 % de tous les patients atteints de cancer, et les décès dus à ces cancers représentent 42 % de tous les décès par cancer », précisent les auteurs, dont l’étude s’appuie sur des modèles développés par le Cancer Intervention and Surveillance Modeling Network et l’Institut national du cancer américain.
75 % des décès par cancer du sein évités grâce aux avancées thérapeutiques
La prévention et/ou le dépistage expliquent 80 % des 5,94 millions de décès par cancer évités entre 1975 et 2020, la lutte contre le tabagisme étant le facteur ayant le plus fortement contribué à la réduction de la mortalité avec 3,45 millions de décès par cancer du poumon évités. « La plupart des décès par cancer du poumon ont été évités grâce à la réduction du tabagisme, car le dépistage était peu pratiqué et le traitement largement palliatif avant 2014 », notent les auteurs.
Concernant les décès par cancer du col de l’utérus, 100 % des décès évités l’ont été grâce au dépistage et à l’élimination des lésions précancéreuses, alors que ce cancer a bénéficié de peu de progrès thérapeutiques.
Pour ce qui est du cancer colorectal, 79 % des décès évités l’ont été grâce au dépistage et à l'ablation des polypes précancéreux, tandis que les progrès thérapeutiques ont contribué à la réduction de la mortalité dans 21 % des cas.
Le dépistage a par ailleurs permis d’éviter 56 % des décès par cancer de la prostate.
À l’inverse, pour le cancer du sein, le développement de traitements très efficaces au cours des 45 années d’étude a permis d’éviter 75 % des décès par cancer du sein, le dépistage ne représentant que 25 % des décès évités.
« Les modèles n'ont pas quantifié les interventions émergentes peu utilisées au cours de la période étudiée, suggérant que des interventions telles que la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), le dépistage du cancer du poumon et les nouvelles thérapies pourraient encore réduire la mortalité », soulignent les auteurs, qui insistent sur la nécessité de poursuivre les efforts dans tous les domaines.
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