Selon une enquête Ipsos, réalisée en juillet auprès de 1 000 adultes représentatifs de la population française, le cancer du poumon détiendrait une triste palme d’or, celle de la pathologie la plus effrayante. Mais au-delà de cette perception, que connaissent plus précisément les Français de ce cancer ?
En sélectionnant les trois maladies qui leur font le plus peur (parmi une liste prédéfinie), plus de trois quarts des Français (76 %) ont mentionné le cancer, le hissant ainsi à la première place devant la maladie d’Alzheimer (60 %) et la perte de la vue (44 %). Et parmi les cancers les plus fréquents, celui du poumon est le plus redouté des personnes interrogées (à 61 % chez les hommes et 59 % chez les femmes), encore davantage chez les fumeurs (respectivement à 78 et 75 %). Il précède notamment les tumeurs du sein, de l’estomac, du foie et de la prostate.
En effet, le cancer du poumon est perçu comme grave par 98 % des participants et très grave par 77 %, à juste titre puisqu’il s’agit de la première cause de mortalité par cancer chez les hommes et de la seconde chez les femmes. Il suscite de légitimes craintes concernant les difficultés de diagnostic et de traitement : seuls 27 % pensent qu’il fait partie des plus faciles à diagnostiquer et 13 % de ceux qui se traitent le mieux.
Améliorer les connaissances des facteurs de risque
Si 79 % des interrogés savent qu’un diagnostic précoce augmente les chances de guérison, près d’un sur deux ignore que le cancer du poumon peut s’étendre à d’autres parties du corps. Concernant les facteurs de risque, certains semblent assez clairement identifiés : le tabac pour 85 % et certaines substances nocives (amiante, pesticides, radon…) pour 71 %. En revanche, c’est déjà bien moins le cas d’autres facteurs de risque, comme la pollution (56 %) ou le cannabis (38 %). Pour ce dernier, 50 % des participants ne sont pas sûrs d’eux et 13 % pensent qu’il n’en est pas un. « On a très longtemps sous-estimé son effet, explique le Pr Christos Chouaid, oncologue au CHIC de Créteil. Il est maintenant clairement établi que fumer uniquement du cannabis est un facteur de risque, en dehors du tabac. Selon les études, un joint équivaut à sept cigarettes ! ».
Ainsi, la moitié des Français interrogés ne se sentent pas assez informés sur les facteurs de risque et les comportements à adopter pour limiter le risque de développer ce cancer. « Il y a des marges de progrès à faire, constate le Pr Chouaid. Il existe aujourd’hui en France un besoin d’améliorer les connaissances avec des informations objectives, comme en témoigne l’exposition actuelle sur le cancer à la Cité des sciences. On commence à pouvoir nommer le cancer. »
Communiquer sur les nouvelles thérapies
Parmi les principaux traitements, les plus anciens semblent les mieux connus : chimiothérapie (59 %), chirurgie (55 %) et radiothérapie (48 %). En revanche, moins de 20 % des Français sauraient précisément ce qu’est une immunothérapie (18 %) ou une thérapie ciblée (19 %). « Ces traitements les plus récents ne parlent pas aux personnes interrogées. L'association Patients en réseau prépare actuellement un module de digital learning "monimmuno" pour aider les patients et leur entourage à mieux comprendre l’immunothérapie », relève Laure Guéroult-Accolas, fondatrice et directrice de Patients en réseau.
Des malades souvent culpabilisés
Si 82 % des Français interrogés sont conscients que le cancer bronchique peut toucher tout le monde, plus d’un tiers pense que les personnes atteintes ont toutes fumé (31 %), ont dans leur entourage un gros fumeur (38 %) et une mauvaise hygiène de vie (36 %). Or, si une grande partie des malades ont fumé, environ 15 % n’avaient pas consommé de tabac. D’ailleurs, près de deux tiers des participants à l’enquête (64 %) estiment, à juste titre, que la société a souvent tendance à culpabiliser les malades, voire à les exclure (pour 39 %).
D’après l’enquête Ipsos présentée lors de la conférence de presse du laboratoire Janssen, le 8 septembre 2022
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