Selon une étude, publiée dans « Annals of Oncology », la mortalité par cancer de l'ovaire a globalement diminué entre 2002 et 2012 dans les pays à haut revenus. Des projections montrent que cette baisse se poursuit à l'horizon de 2020 (-15 % pour les États-Unis et -10 % pour l'Union européenne et le Japon).
Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont collecté, auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les certificats de décès par cancer de l'ovaire de différents pays entre 1970 et 2012 : 31 pays européens dont la France, 11 pays d'Amérique et 6 autres pays à travers le monde. Les données de mortalité ont été analysées par tranches d'âge : 20-49 ans, 50-69 ans et 70-79 ans.
Amérique du Nord, Australie, Nouvelle-Zélande et Europe : une baisse notable
Pour ces trois tranches d'âge, il a été constaté une diminution globale de la mortalité de près de 10 % entre 2002 et 2012. Tous les pays d'Europe, à l'exception de la Bulgarie, enregistrent une tendance à la baisse avec, cependant, des variations importantes entre les nations : de - 8 % en Pologne à -24 % en Suède (-13,2 % pour la France). Les baisses les plus importantes sont observées dans les pays qui avaient, auparavant, les taux les plus élevés de décès par cancer de l'ovaire.
En Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande, la baisse est plus importante qu'en Europe sur cette période (-16 % pour les États-Unis, -8 % au Canada, -12 % en Australie et en Nouvelle-Zélande). Les résultats en Amérique latine sont variables selon les pays mais les taux de cancers en 2012 étaient également plus faibles dans ces régions qu'en Amérique du Nord ou en Europe. Mêmes constats pour le Japon et Hong Kong : faible diminution du taux de décès mais également faible taux de cancers.
Autre donnée : les tranches d'âges 20-49 ans et 50-69 ans sont celles où la diminution de la mortalité est la plus importante. En France, elle est respectivement de 28,7 % et 16,6 %.
Les effets protecteurs de la contraception orale
La principale explication avancée par les scientifiques pour expliquer ces différences tient à l'utilisation de la contraception orale. Différentes études ont déjà mis en avant que la pilule pouvait avoir un effet protecteur à long terme contre le cancer de l'ovaire. D'ailleurs, c'est dans les pays où cette contraception est la plus répandue et utilisée depuis longtemps (États-Unis et Europe du Nord) que sont enregistrées les baisses les plus importantes de mortalité.
Aux États-Unis et au Royaume-Uni, cependant, une baisse de mortalité est également enregistrée pour la tranche d'âge 70-79 ans. Cela tient probablement, selon les auteurs, au fait que ces femmes, nées dans les années 1930-1940, appartiennent à la première génération a avoir eu accès à une contraception orale.
Les chercheurs soulignent, par ailleurs, un effet probable de la baisse de l'utilisation des traitements hormonaux substitutifs après 2 002. Il avait été démontré, à cette époque, que la prise de ces médicaments entraînait un risque supplémentaire de développer un cancer des ovaires. L'amélioration du dépistage, de la prise en charge et du traitement de ces cancers expliquerait également en partie ces données.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024