Jemperli (dostarlimab) vient d’obtenir une autorisation de mise sur le marché, en association avec le carboplatine et le paclitaxel pour le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer de l’endomètre (CE) avancé nouvellement diagnostiqué ou récidivant, qui présente une déficience du système de réparation des mésappariements des bases (dMMR)/ une instabilité microsatellitaire élevée (MSI-H) et candidates à un traitement systémique.
Quatre sous-types moléculaires
« Avec plus de 8 000 nouveaux cas par an en France, le cancer de l’endomètre est le plus fréquent de l’appareil reproducteur féminin, souligne la Dr Alexandra Leary (Gustave-Roussy, Villejuif). C’est le seul cancer dont la prévalence augmente, et son incidence croît chaque année. Il touche principalement des femmes post-ménopausées présentant, le plus souvent, un syndrome métabolique (âge moyen au diagnostic 68 ans) ».
Le cancer de l’endomètre peut être classé selon quatre sous-types moléculaires : POLE ultramuté (POLEmut), caractérisé par une charge tumorale ultra-élevée et un très bon pronostic (absence de rechute, traitement local seul) ; déficit de la réparation des mésappariements (dMMR) avec une instabilité microsatellitaire (MSI) dont le pronostic est intermédiaire ; p53-muté (ou TP53 pour Tumor Protein 53) avec une faible charge mutationnelle tumorale et des altérations liées à un nombre de copies somatiques élevé entraînant un mauvais pronostic (risque de rechute métastatique) ; sans profil moléculaire spécifique (NSMP ou No Specific Molecular Profile), avec des évolutions dépendant du stade et du grade de la tumeur et un pronostic intermédiaire.
Cette classification tumorale est importante à réaliser dès le diagnostic pour déterminer le pronostic, orienter les choix thérapeutiques et mieux adapter le traitement adjuvant (postchirurgical) : curiethérapie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, immunothérapie…
Le statut tumoral dMMR/MSI-H (25 à 30 % des cancers de l’endomètre) constitue un facteur prédictif de la réponse à certaines immunothérapies.
Avec plus de 8 000 nouveaux cas par an en France, le cancer de l’endomètre est le plus fréquent de l’appareil reproducteur féminin
Dr Alexandra Leary
Réduction du risque de récidive de 72 %
L’efficacité du dostarlimab (antiPD-1/PD-L1) a été démontrée en première ligne dans l’étude Ruby. Le dostarlimab associé au carboplatine-paclitaxel (toutes les trois semaines pendant six cycles), suivi de dostarlimab seul (toutes les six semaines pendant trois ans maximum ou jusqu’à progression de la maladie) a été évalué par rapport au carboplatine-paclitaxel + placebo, suivi du placebo, chez des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre avancé nouvellement diagnostiqué ou récidivant. Le critère d’évaluation principal était la survie sans progression et la survie globale.
« Les résultats montrent que lorsque l’on associe l’immunothérapie au carboplatine-paclitaxel, puis quand on la donne en maintenance, l’efficacité de la chimiothérapie est optimisée, et particulièrement dans le groupe de patientes ayant un déficit du mismatch repair, qui présente une sensibilité toute particulière à l’immunothérapie, indique la Pr Isabelle Ray-Coquard (Centre Léon Bérard à Lyon). Plus concrètement, avec cette combinaison d’immunothérapie et chimiothérapie, le risque de récidive est réduit de 72 % et la survie globale est améliorée, avec un plateau très vite atteint, faisant penser que ces patientes sont potentiellement guéries. Pour nous, c’est un changement de paradigme énorme dans la prise en charge du cancer de l’endomètre ».
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