Le 110e Congrès de l'Association française d’urologie s'est ouvert mercredi au palais des Congrès à Paris. Jusqu'à samedi, l'Association française d’urologie met un coup de projecteur sur les défis et les grandes avancées de cette spécialité, fondamentale pour le traitement de certaines maladies chroniques.
« En quelques années, l’espérance de vie des patients touchés par un cancer urologique a fait un bond spectaculaire, explique le Pr Jean-Luc Descotes, président de l’AFU. Les technologies chirurgicales y sont pour beaucoup, mais la prise en charge médicamenteuse et les modalités de suivi et de surveillance des patients en sont également responsables. » Devant la problématique de la chronicisation des maladies, le rôle de l’urologue est de conjuguer médecine et chirurgie.
Manque de greffons
C'est le cas de l’insuffisance rénale chronique, une maladie dont la fréquence est en constante progression. Sédentarité, vieillissement de la population, obésité… le nombre de personnes en dialyse ou en attente de greffe ne cesse d’augmenter, alors même que la pénurie d’organes est une réalité. « Même si la situation évolue d’année en année, les chiffres sont éloquents : en 2015, nous avons eu 4 735 donneurs inscrits, pour 17 000 patients en attente, précise le Pr François Kleinclauss, urologue et chef de service du CHRU de Besançon. Le message est clair : nous manquons de greffons. » Le sujet est sensible, et c’est justement pour cela que l’AFU a choisi d’y consacrer son nouveau rapport annuel. Co-écrit par les Prs Kleinclauss, Marc-Olivier Timsit (HEGP) et Rodolphe Thuret (CHU Montpellier), il s’intitule « Les urologues et la transplantation » et permet de faire un point complet sur les progrès réalisés ces vingt dernières années, tout en s’interrogeant pour l’avenir.
Suivi des patients atteints par un cancer de la prostate
Dans le cas du cancer de la prostate, 95 % des hommes diagnostiqués auront une espérance de vie supérieure à quinze ans. Si cette maladie continue de tuer, la prise en charge actuelle permet de sauver de plus en plus de vies ou, a minima, de repousser le décès. Une « chronicisation du cancer », qui a des conséquences sur le suivi du patient mais également sur le regard que l’on porte sur la maladie. « Dans le cas des cancers traités mais non guéris, la maladie est sous contrôle, asymptomatique pendant une durée plus ou moins longue. Puis des signes biologiques, radiologiques et cliniques vont indiquer qu’elle redémarre… Pour ces patients, il est en effet justifié de parler de maladie chronique », indique le Pr Luc Cormier, urologue au CHU de Dijon-Bourgogne. Enfin, l’AFU a profité de ce congrès pour lancer www.urologie-sante.fr, le premier site d’information destiné au grand public et aux patients en urologie. Privilégiant l’information et la formation, ce nouveau site propose également des « fiches patients » synthétiques (pathologies, traitements suivis) afin de les accompagner dans la connaissance de leur maladie. Et donc vers une plus grande autonomie.
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