UN GROUPE d’experts européens, spécialistes de la douleur, se sont réunis afin d’évaluer l’impact de la douleur chronique. Le rapport « Pain Proposal », issu de ces échanges, fait état de la situation de chacun des 15 pays participants et émet des recommandations. Une étude a été menée, d’août à septembre 2010 auprès de 2 019 patients souffrant de douleur chronique et 1 472 généralistes de 15 pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Finlande, Grèce, Irlande, Italie, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse).
Il en ressort que plus de 129 millions d’adultes sont touchés en Europe. Soit près d’une personne sur 5,3. Les répercussions, tant sur le plan personnel, familial, professionnel que sur le système de soins sont considérables.
Un tiers (33 %) de ces patients estiment que leur état limite leur évolution professionnelle. Plus d’un quart craignent même de perdre leur emploi. En France, 62 % des patients interrogés indiquent que leur situation professionnelle est directement affectée et 24 % sont incapables de travailler pour cette raison. D’ailleurs, près de trois semaines de travail sont perdues chaque année par les travailleurs qui souffrent de douleurs chroniques.
La France pas si mal lotie.
Quatre personnes sur 10 en Europe considèrent cependant que la prise en charge de leur douleur est mal adaptée, déplorent les rapporteurs. Il s’agit notamment des délais pour le diagnostic et les nombreuses consultations avant d’aboutir à un spécialiste. En Europe, pour environ un tiers des personnes atteintes, le délai diagnostique est supérieur à un an : 2,2 ans en moyenne. En France, ce temps s’élève en moyenne à 1,4 an, ce qui place d’ailleurs notre pays au deuxième rang des pays européens participant à l’opération.
Pain Proposal émet donc des recommandations. D’abord il faut améliorer la qualité de vie de ces patients, partant du principe que « toute douleur exprimée doit être entendue et suivie d’un traitement adapté ». Il faut ensuite « optimiser la structuration de la filière de soins », estiment les experts. Reconnaître la douleur chronique comme pathologie à part entière, donc facteur de handicap et même comme « fléau socio-économique personnel et collectif ». Enfin, le parcours de soins doit être encore mieux coordonné et il faut développer des coordinations interprofessionnelles.
Le rapport « Pain Proposal » a été présenté au Parlement européen.
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