SI LE LIEN entre cancer du poumon et tabagisme est connu du grand public, celui entre cancer de la vessie et tabac l’est beaucoup moins, ont souligné les laboratoires Pierre Fabre, qui soutiennent activement la journée sans tabac, lors d’une conférence de presse.
Comme l’ont montré de grandes études épidémiologiques, le tabagisme est le premier responsable du cancer de la vessie, avant les maladies professionnelles (exposition à certains produits chimiques, goudrons…). Le risque de ce type de cancer est deux fois plus élevé chez les fumeurs que dans la population générale. La toxicité du tabac pour la vessie s’expliquant par le « stockage » dans cet organe de substances carcinogènes éliminées par les reins. Le contact prolongé entre les substances toxiques du tabac et la paroi vésicale favorise le développement de tumeurs superficielles (cancers non invasifs) et de tumeurs invasives à évolution rapide.
Neuvième cancer par ordre de fréquence dans le monde, deuxième cancer le plus fréquent de l’appareil génital après celui de la prostate, le cancer de la vessie est responsable en France de près de 5 000 décès par an, et environ 11 000 nouveaux cas sont répertoriés annuellement. Les hommes sont plus touchés que les femmes, tout au moins jusqu’à présent. Ce cancer touche essentiellement les personnes âgées de plus de 65 ans. On note ces dernières années une diminution de son incidence (-2,5 % par an), grâce, notamment, à la baisse du tabagisme et à une meilleure maîtrise des risques professionnels.
Le risque réduit par le sevrage.
La détection des premiers symptômes de tumeur vésicale, une hématurie macroscopique couplée dans 20 % des cas à des symptômes urinaires (pollakiurie, impériosité mictionnelle, brûlures à la miction), permet un diagnostic précoce. Des traitements chirurgicaux endoscopiques appropriés sont mis en œuvre, suivis d’instillations endovésicales (chimiothérapie ou immunothérapie). L’objectif est la préservation de la vessie. Toutefois, le risque de récidive est élevé et une surveillance régulière est impérative afin d’améliorer la survie. Dans le cas de tumeurs déjà invasives, la cystectomie est pratiquée avec un système de dérivation externe (poche sur la paroi abdominale). Parfois, une vessie de substitution est créée à partir de l’intestin. Parallèlement, une chimiothérapie est mise en œuvre, notamment en présence de métastases pour prolonger la survie.
Le rôle du tabac est indiscutable dans ce type de cancer et le seul moyen de réduire son incidence est le sevrage tabagique. Son incidence est directement liée à l’ancienneté du tabagisme et au nombre de cigarettes fumées par jour. Une réduction immédiate du risque du cancer de la vessie a été observée chez les personnes qui ont arrêté de fumer. Cette réduction se poursuit, « passant de -40 à -60 % après 4 à 25 ans d’abstinence tabagique », souligne le Dr Étienne André (tabacologue, médecin de santé publique).
* Conférence de presse organisée par les laboratoires Pierre Fabre médicament.
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