LES PRATICIENS disposent d’instruments de mesure de la qualité de vie génériques (cf encadré), spécifiques à une pathologie ou à un public particulier et d’échelles comportementales de retentissement de la douleur sur la vie (échelles d’Hamilton et Beck dans les troubles de l’humeur et l’anxiété, MOS Scale dans les troubles du sommeil etc.) .
Quel que soit l’âge du patient, qu’il s’agisse de douleurs neuropathiques, liées à un zona par exemple, de douleurs principalement nociceptives, dans la fibromyalgie ou les lombalgies chroniques par exemple, de douleurs liées à un cancer, de migraine, les algies ont un impact profond sur la qualité de vie. Inversement, l’efficacité des traitements antalgiques est corrélée à la restauration partielle ou totale de cette qualité de vie.
Chacun vit les choses à sa façon.
Les femmes et les sujets âgés sont les plus touchés par les douleurs chroniques. Dans une enquête réalisée par l’OMS dans 15 pays et sur 4 continents (Asie, Afrique, Europe et Amérique) auprès de 25 000 personnes adultes, les sujets ayant des douleurs persistant depuis plus de six mois sont aussi celles ayant le plus de troubles dépressifs et anxieux, lesquels retentissent fortement sur la qualité de vie. Données comparables dans toutes les études épidémiologiques, y compris dans celles qui ne concernent que les douleurs chroniques non cancéreuses. Les croyances concernant les douleurs ont également un impact important sur la qualité de vie et en particulier le « catastrophisme » avec ses pensées d’incurabilité et d’impuissance dont l’impact négatif est probablement plus profond encore que celui de l’intensité douloureuse. Une équipe danoise a comparé plus de 1 200 patients souffrant de douleurs d’origines diverses depuis plus de trois mois, maladies pulmonaires, lombalgies, rhumatismes inflammatoires, céphalées chroniques, maladies cutanées, et montré que la qualité de vie était particulièrement altérée chez les femmes et ce d’autant plus qu’elles attribuaient à leurs douleurs un pronostic négatif. Ce catastrophisme étant lui-même corrélé à la dépression, à l’incapacité fonctionnelle et à l’évitement. Les auteurs soulignent que ces observations doivent tenir compte des particularités de leur population d’analyse, consultants de centres de traitement de la douleur, donc sujets au parcours médical long et complexe, grands consommateurs de soins. Néanmoins, même hors de ces structures spécialisées, la douleur chronique quand elle apparaît dépasser les capacités de résistance du sujet, quand elle s’associe à l’impuissance, à l’absence de contrôle, est d’autant plus intolérable et source de souffrance. L’évaluation de la qualité de vie est peut-être une modalité d’approche de cette souffrance.
Pas de conflits d’intérêt
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