La députée de la deuxième circonscription de l’Hérault, Anne-Yvonne Le Dain, a dressé un constat en mitigé lors de la présentation du rapport de suivi à un an des recommandations faites dans le rapport sur l’évaluation de la lutte contre l’usage des substances illicites dont elle était le coauteur avec le député corse Laurent Marcangeli.
Après Paris, une salle de consommation à Strasbourg
La question des salles de consommation à moindre risque a été abordée. Ce nouveau dispositif faisait l’objet d’avis divergents entre Anne-Yvonne Le Dain et Laurent Marcangeli. « Mon avis est qu’il faut lancer cette expérimentation le plus rapidement possible, a rappelé Anne-Yvonne Le Dain, alors que mon collègue estime que ce dispositif apporterait un message ambigu vis-à-vis de la consommation de drogue. »
La députée a estimé que les salles de Paris et de Strasbourg seraient prêtes à démarrer « dès le premier trimestre 2016 ». Si cette date avait été confirmée au « Quotidien » par l’association Gaïa en ce qui concerne la future salle du 10e arrondissement parisien, ce n’est pas le cas pour celle qui doit ouvrir au sein de l’hôpital civil de Strasbourg.
« Le premier trimestre me paraît un peu optimiste, il faut plutôt tabler sur une ouverture à l’automne 2016 », explique Danièle Bader-Ledit, présidente de l’association Ithaque qui gère le centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) « Espace Indépendance » sur lequel doit s’appuyer la future salle.
Les drogues de synthèse, un phénomène désormais banal
Au chapitre des déceptions, Anne-Yvonne Le Dain note « une ré-augmentation de la consommation de cannabis chez les jeunes de 17 ans chez qui il y a désormais 9,2 % d’utilisateurs réguliers », selon les résultats de l’étude Escapade 2014. L’usage des drogues de synthèse qui était « un concept nouveau il y a un an », est maintenant « quelque chose de banale. L’extasy a ainsi doublé entre 2011 et 2014 passant de 1,9 à 3,8 % d’utilisateurs réguliers », a-t-elle également noté.
Le rapport Le Dain-Marcangeli proposait de classer les drogues de synthèses par familles et non plus par molécules. C’est chose faite depuis l’arrêt du 19 mai 2015 qui a rendu illégal 9 familles de cannabinoïdes de synthèse.
Les insuffisances de la prévention scolaire
Du côté de la prévention, si de nombreuses initiatives locales ont lieu, la députée regrette l’absence d’une politique nationale. Anne-Yvonne Le Dain pointe les « insuffisances du pilotage à l’Éducation nationale : il n’y a toujours pas de recensement national des interventions en milieu scolaire ». Une expérimentation de la prévention des conduites addictives par le développement des compétences psychosociales a bien été initiée dans deux collèges à la rentrée 2012 mais l’expérience est restée cantonnée à ces deux établissements.
Elle a toutefois salué la création d’une attestation de formation à la prévention des conduites addictives délivrée par les structures spécialisées en addictologies qui sera désormais exigée auprès des professionnels travaillant au contact des jeunes.
Le discours a été moins élogieux en ce qui concerne l’extension des programmes d’échange de seringues en milieu carcéral qui semble patiner malgré l’ouverture d’une concertation entre la Direction générale de la santé et l’administration pénitentiaire. « Aucune expérimentation n’a été lancée à ce jour et aucun calendrier n’a été arrêté », note-t-elle.
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