LA DISPARITÉ ÉPIDÉMIOLOGIQUE qui, depuis les années 1950, faisait des hommes la population la plus touchée par la BPCO (ratio d’une femme pour cinq hommes) s’inverse, du fait principalement de l’augmentation du tabagisme dans les pays à revenu élevé et, à un moindre degré, du risque plus élevé d’exposition à la pollution dans les habitations ; et, dans les pays à faibles revenus, la prévalence s’égalise entre les sexes du fait des combustibles solides utilisés pour la cuisine et le chauffage. Aux États-Unis, la BPCO touche actuellement quasiment autant de femmes que d’hommes. La vulnérabilité aux agressions du tabac, qui se révèle plus importante chez les femmes que chez les hommes à quantité fumée égale, rend compte aussi pour une part de cette rapide égalisation des risques.
Par ailleurs, il existe probablement des particularités immunologiques masculines. On trouve des taux d’IgE plus élevés chez les hommes et on sait que l’atopie est plus fréquente chez les garçons jusqu’à l’âge de la puberté.
La BPCO est globalement sous-diagnostiquée. Il existe à cet égard un effet sexe : les hommes sont réticents à déclarer certains symptômes et en particulier la dyspnée. S’il n’existe pas à proprement parler de traitement permettant de renverser le processus évolutif de la BPCO, diverses formes de traitement aident à contrôler les symptômes et à améliorer la qualité de vie. Il est donc important d’en réaliser le dépistage actif et précoce.
Pour le Dr Daniel Benhamou (Rouen), « Il n’y a pas d’âge fixe pour réaliser une mesure du souffle car la BPCO peut survenir précocement, vers 50-60 ans habituellement, mais aussi chez des patients plus jeunes. Cette mesure doit être réalisée en fonction de l’ancienneté de l’exposition tabagique. Il importe d’être vigilant sur les symptômes, même les plus banals, chez le fumeur. Le dépistage de la BPCO doit être effectué, quel que soit l’âge, chez tous les grands fumeurs, tous les deux ans à trois ans ».
Appareils miniaturisés.
Chez tout tabagique, on recherche des signes d’appel : toux expectorations, dyspnée, ainsi que l’existence de bronchites ou de trachéites à répétition. L’utilisation du débitmètre de pointe par le médecin généraliste est intéressante, mais la mesure est insuffisamment sensible : un peak flow normal n’élimine pas une BPCO. La mesure du souffle par le rapport VEMS/VEM6 (volume maximum expiré à la première seconde et la à la sixième seconde) par des appareils miniaturisés est plus fiable.
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