LA DOULEUR chronique figure parmi les trois problèmes de santé les plus fréquents au monde. Initialement causée par une atteinte nerveuse, ou par des maladies variées, elle persiste après guérison.
Tandis que les anti-inflammatoires traitent convenablement les douleurs périphériques, la médecine se trouve assez désarmée devant la douleur neuropathique.
Une équipe canado-coréenne s’est donc attaquée à l’un des sièges de la douleur chronique au niveau central, dans le cortex cingulaire antérieur du cerveau.
Comme d’autres stimuli, la douleur périphérique entraîne, depuis le site lésé jusqu’au cerveau, une adaptation des circuits nerveux qu’on appelle potentialisation à long terme (LTP, long term potentiation). La LTP se traduit par une augmentation de la densité des récepteurs du glutamate au niveau des synapses nerveuses, ce qui les rend plus efficaces. La LTP est favorable pour les apprentissages mais, dans le cas présent, elle génère une hypersensibilité à la douleur ou allodynie. Normalement, après cessation du stimulus douloureux, la synapse retourne à son état basal. Mais dans certains cas, elle demeure hyperactive et cause la douleur chronique. Les inhibiteurs des récepteurs du glutamate sont inutilisables en raison de l’implication de ces récepteurs dans la transmission synaptique générale.
La transduction glutamatergique.
L’idée de Wang et coll a donc été de se focaliser sur une cible spécifique de la transduction glutamatergique dans le cortex cingulaire, l’adénylyl cyclase de type I (ACI). Grâce à la modélisation moléculaire, les auteurs ont sélectionné 7 molécules susceptibles d’inhiber l’ACI. Dans les tests biologiques, l’une d’entre elles (NB001) a démontré des propriétés très intéressantes. Au niveau cellulaire, elle inhibe fortement les mécanismes de LTP dépendants de l’ACI. Chez la souris, injectée en intrapéritonéal 30 minutes avant les tests, elle réduit considérablement et spécifiquement l’allodynie, sans affecter la perception de la douleur aiguë, qui doit demeurer un signal protecteur en réponse à une agression éventuelle. Administré per os, le NB001 est également efficace.
Bien que des tests supplémentaires soient nécessaires, en particulier pour confirmer l’innocuité du NB001 pour deux autres sites riches en ACI, la rétine et l’hippocampe, ces résultats ouvrent la voie à une recherche prometteuse pour le traitement des douleurs neuropathiques.
Sci Transl Med (12 janvier 2010) doi 10.126/scitranslmed.3001269.
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