Plus de la moitié des médecins généralistes (55 %) dans cette enquête déclarent interroger souvent les patients sur leur problème d’alcool, « ce qui représente déjà un bon score. Dans le cadre du dépistage d’une consommation excessive d’alcool, le principal dosage biologique prescrit est la gamma GT : elle peut être augmentée pour d’autres raisons que l’alcool, et à l’inverse peut parfois être normale dans certains cas d’alcoolodépendance avérée. La CDT est plus sensible et plus fiable que la gamma GT, mais sera adressée par le laboratoire d’analyses à un laboratoire spécialisé ; le VGM est un indicateur de deuxième niveau, moins sensible.
Les MG sont nombreux (95 %) à prescrire des médicaments, notamment des benzodiazépines et des antidépresseurs. Ce qui amène à rappeler les écarts de bonne prescription les plus fréquents, à savoir une prescription de benzodiazépines en dehors du sevrage et une sur-prescription d’antidépresseurs chez les patients qui s’alcoolisent encore avec excès (alors qu’ils sont le plus souvent inefficaces voire inutiles dans ce contexte)
En pratique, les benzodiazépines n’ont d’intérêt que lors du sevrage et uniquement pendant quelques jours afin de lutter contre les symptômes de sevrage liés à l’arrêt de l’alcool. Les antidépresseurs n’ont en général pas leur place chez les patients alcoolodépendants, sauf en cas de dépression ou de troubles anxieux qui persistent deux à quatre semaines après le sevrage.
Quant à la prescription de baclofène, on peut signaler qu’elle est encore actuellement hors AMM, en attendant la sortie prochaine de la RTU, recommandation temporaire d’utilisation avec prescription ouverte aux généralistes. »
Propos recueillis auprès du Pr Henri-Jean Aubin, Service de psychiatrie et d’addictologie, hôpital universitaire Paul Brousse, Villejuif.
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