L’ÉTUDE a été réalisée par l’IFOP du 11 au 19 mars auprès de plus de 3 000 Européens (Allemands, Britanniques, Espagnols, Français et Italiens), sur des échantillons représentatifs de la population générale âgée de plus de 18 ans. Si 54 % des personnes interrogées estiment normal de soulager sa douleur au quotidien (seulement !), ce chiffre cache d’énormes différences : 94 % des Français pensent ainsi, contre moins de la moitié des ressortissants des autres pays et seulement 31 % des Britanniques !
Plus grande homogénéité au sujet de l’intensité de la douleur, qui justifie la prise d’un médicament antidouleur, même si les Italiens apparaissent plus stoïques que les autres. Si l’on analyse l’intensité douloureuse imposant la consultation d’un médecin, on note, là encore, une homogénéité relative, même si, on le reverra, les Britanniques consultent moins et s’automédiquent plus que les autres.
Comme le suggèrent d’autres études, les femmes souffrent plus que les hommes, quel que soit le type de douleur (maux de dos, de tête, douleurs articulaires, courbatures, douleurs digestives ou dentaires, migraines), la différence étant particulièrement marquée par les douleurs du dos (68 contre 56 %) et les céphalées (63 contre 41 %).
En revanche, le type de profession n’a pas un impact très marqué sur le ressenti de la douleur, avec cependant des écarts en défaveur des employés et des ouvriers (par rapport aux cadres et professions intermédiaires) pour les douleurs du rachis (62 contre 55 %), les céphalées (60 contre 53 %) ou, chez les femmes, les douleurs des règles (53 contre 45 %).
Le mal de dos devance les céphalées.
Globalement, le mal de dos (62 %) apparaît plus fréquent que les céphalées (53 %), devant les douleurs articulaires (49 %) et les courbatures (48 %), si l’on considère les personnes déclarant présenter ces douleurs souvent ou de temps en temps. Les autres types de douleurs sont moins fréquents (20 à 31 %), à l’exception des douleurs des règles, qui touchent 42 % des femmes.
D’importantes différences nationales sont également observées : le mal de dos touche plus les Allemands (68 %) alors que ce sont les Anglais qui semblent les principales victimes des céphalées (59 %), les Italiens étant les moins touchés par ces deux types de douleurs (55 et 49 %).
Les Français sont davantage sujets aux courbatures (55 % contre 39 % des Espagnols), Français et Espagnols étant plus sensibles à la migraine (26 à 27 %) que les Britanniques (19 %) et les Allemands (16 %).
Ce sont les douleurs articulaires qui subissent le moins de variations nationales (47 à 51 %) mais, sans surprise, ces douleurs touchent beaucoup plus les sujets âgés de plus de 65 ans (67 %, contre 30 % chez les moins de 25 ans).
Une chose est sûre : un Européen sur deux estime qu’une douleur, quel qu’en soit le type, a un impact important sur la vie professionnelle, familiale, intime et sur les loisirs. Un pourcentage que l’on retrouve, avec des nuances, dans tous les pays, sauf en Grande-Bretagne où il atteint à peine un tiers. Les Britanniques sont-ils des « durs » ?
Des patients plus ou moins « stoïques »
On l’a vu pour l’intensité de la douleur, le recours aux antalgiques et à la consultation médicale est plus ou moins fréquent d’un pays à l’autre. Il en va de même pour le temps d’attente avant un traitement de la douleur : si 54 % des Espagnols attendent moins d’une heure pour prendre en charge leur douleur, 39 % des Allemands patientent plus de deux heures. En France, il y a une sorte d’équilibre : 34 % attendent moins d’une heure et 32 % plus de deux heures. Et dans tous les pays, de 5 à 7 % des personnes interrogées déclarent ne pas se traiter du tout.
Les antalgiques dominent la prise en charge (cités en premier par 73 % des interviewés et 86 % pour le total des citations). Toutefois, les exercices de relaxation (7 et 27 %), les expositions au chaud et au froid (7 et 32 %), et les massages (6 et 29 %) sont assez largement utilisés : les premiers sont prisés par les Italiens, les Allemands sont ceux qui préfèrent « le chaud et le froid », alors que les Espagnols ont un faible pour les massages. Le paracétamol arrive en tête des antalgiques (41 et même 65 % en France) devant l’ibuprofène (26 % mais 43 % en Espagne) et l’aspirine (19 %, 5 % des Britanniques mais 33 % des Italiens). Les autres antalgiques se partagent 9 % de la consommation (12 % en Allemagne et en Italie, 4 % seulement en France).
Le MG plébiscité.
Enfin, quand on demande vers qui les patients se tournent pour obtenir un conseil afin de soulager la douleur, le MG est plébiscité, avec 52 % de première citation et 75 % de citations globales (56 et 83 % en France, contre seulement 18 et 39 % au Royaume uni). Le pharmacien arrive en deuxième position avec 17 % et 52 % (19 et 60 % en France, seuls les pharmaciens espagnols font mieux). Les proches (famille, amis, collègues), arrivent troisième avec 15 et 31 %.
On remarquera les scores modestes d’Internet (6 et 15 %) et le score très faible de la presse grand public (1 % des citations globales). On peut donc s’interroger sur l’utilité des campagnes de communication grand public pourtant jugées « modernes ». Même dans un pays comme la Grande-Bretagne, royaume de l’automédication, où 30 % des sujets déclarent ne demander aucun conseil avant de se traiter, c’est-à-dire moins du tiers.
*Célébrée chaque troisième lundi d’octobre, soit le 18 pour 2010.
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