Pour la 3e année consécutive, SOS Addiction organise son congrès virtuel E-ADD, en partenariat avec la MILDECA, « Le Quotidien du Médecin » et « Le Quotidien du Pharmacien ». L'objectif : faire le lien entre la « jeune génération qui n'a plus le temps de se rendre en congrès » et « la nôtre qui doit transmettre le relais », observe le Dr William Lowenstein*, président de SOS Addiction et organisateur du congrès. L'an dernier déjà, les congressistes avaient alerté sur la diminution du nombre de généralistes, et surtout du nombre de médecins militants.
« La nouvelle génération porte un autre regard sur l'addictologie que nous qui avons connu la bataille de la réduction des risques d'infection et d'overdose et la lutte pour l'accès à la buprénorphine », poursuit l'addictologue, qui espère que la forme et l'accessibilité du congrès attireront les jeunes médecins. Concrètement, l'enregistrement sur le site du congrès est gratuit mais nécessite d'être inscrit au conseil de l'ordre. Il est alors possible d'accéder à un espace où les présentations seront diffusées en direct les 27 et 28 mars. Des questions pourront être posées aux intervenants en direct, et il est déjà possible de naviguer dans la liste des conférences pour envoyer les questions par avance. Le site du congrès dispose aussi d'un espace poster, qui sera ouvert aux congressistes le 27 mars. Les vidéos des conférences resteront disponibles pendant 3 mois.
Le Dr Lowenstein veut voir dans les nouvelles technologies un moyen de pallier (un peu) à une démographie médicale en berne. Au cours d'une des sessions, la e-santé sera d'ailleurs abordée. « La télémédecine a un vrai rôle à jouer pour la prescription de médicaments sensibles comme le baclofène ou la Ritaline qui nécessitent de prendre contact 24 ou 48 heures après la primoprescription afin d'adapter les doses si besoin », assure-t-il.
Toujours au chapitre de l'accessibilité des soins en addictologie, deux sessions seront consacrées au rôle du médecin généraliste, et notamment à la possibilité qu'il a de prescrire de la naloxone en ville afin de repousser le spectre de l'épidémie des overdoses aux opioïdes.
Le vapotage en pratique
Parmi les 11 thèmes retenus, certains viseront à fournir des renseignements pratiques et actualisés vis-à-vis de la prise en charge de l'addiction alcoolique, du repérage de l'addiction aux écrans ou des nouveaux moyens de sevrage tabagique. Concernant ce dernier point, le but est clairement d'inscrire la cigarette électronique dans l'arsenal du sevrage tabagique. « Il faut rappeler les faits : un tiers des vapoteurs arrêtent totalement de fumer à un an, un tiers est en échec complet et un tiers parvient à faire la moitié du chemin et alterne vapotage et tabagisme classique, explique le Dr Lowenstein. Il faut travailler sur cette dernière catégorie de patients et comprendre comment compléter le travail de sevrage entamé par la cigarette électronique. Ainsi, on pourrait contribuer à éviter 50 000 morts prématurées par an ».
Une autre session, consacrée au cannabis thérapeutique, comprendra des présentations du Pr Amine Benyamina (président de la Fédération française d'addictologie), du Pr Nicolas Authier (chef du service de pharmacologie médicale et du Centre d’évaluation et de traitement de la douleur du CHU de Clermont-Ferrand) et du député LREM Olivier Véran. La discussion portera sur le possible développement d'un modèle français du cannabis thérapeutique, après l'avis favorable des experts de l'ANSM.
En 2017, la première édition avait cumulé 1 700 participants connectés, la deuxième, plus de 2000, « ce qui en fait le plus grand congrès français en addictologie », se réjouit le Dr Lowenstein.
*Le Dr Lowenstein déclare des liens d'intéret avec les laboratoires Ethipharm et Indivior
Pour plus d'informations et vous inscrire au congrès, rendez-vous sur le site https://www.ivmhealth.com/e-add2019.html
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