LE REPÉRAGE de la douleur, son évaluation et sa prise en charge sont des étapes au cours desquelles le praticien doit prendre en compte certaines particularités liées à l’âge.
• Repérage
Quelque quoi l’âge, le repérage d’une douleur repose sur l’interrogatoire, mais les difficultés de communication rencontrées parfois avec certaines personnes âgées compliquent cette tâche.
Chez un patient potentiellement douloureux qui ne peut s’exprimer verbalement, ce sont les changements de comportement qui permettent de repérer une douleur : refus de se lever, de se laver, de s’alimenter, de communiquer, agressivité… modifications observées par l’entourage dont il faut tenir compte, souligne le Dr Gabriel Abitbol.
• Analyse
La deuxième étape comprend l’analyse du type de douleur (douleur par excès de nociception, douleur neurogène, douleur psychogène) et l’évaluation de son intensité.
L’échelle d’auto-évaluation EVEA qui consiste à évaluer l’intensité ressentie est difficile à utiliser par les personnes âgées. Cette difficulté, d’une part, réside dans le fait que les certaines d’entre elles ont tendance à considérer davantage la gêne occasionnée par la douleur que son intensité, d’autre part, est liée à des troubles visuels, des difficultés de compréhension ou des troubles cognitifs, de mémoire, de la parole provoqués par une maladie d’Alzheimer ou par des maladies cérébro-vasculaires.
Les limites de l’auto-évaluation ont conduit à développer des échelles d’hétéro-évaluation, basées sur la composante comportementale de la douleur comme celles utilisées en pédiatrie : échelle DOLOPLUS 2, échelle ECPA (Échelle Comportementale de la Personne Âgée), échelle ALGOPLUS, spécifiquement développée pour évaluer et permettre la prise en charge des douleurs aiguës.
• Traitements médicamenteux et non médicamenteux.
Les principes de traitements à visée antalgique, les antalgiques et co-antalgiques utilisés (non opiacés, opiacés, anticonvulsivants, antidépresseurs) sont globalement les mêmes chez les personnes âgées que chez les adultes plus jeunes.
En revanche, la prescription d’antalgiques à une personne âgée obéit à des règles strictes :
- tenir compte du poids, de la fonction rénale, des pathologies associées, des associations médicamenteuses, de la voie d’administration, de l’observance, de certains risques iatrogènes (chutes, altérations psychiques et cognitives…) et des contre-indications,
- choisir un médicament à demi-vie courte, débuter par de petites doses et les augmenter progressivement.
Mais le traitement de la douleur du sujet âgé ne se résume pas aux antalgiques ; la prise en charge non médicamenteuse est particulièrement importante : le fait d’expliquer les soins qui vont être prodigués intervient favorablement sur les douleurs induites.
Les massages, la relaxation, la psychothérapie, la balnéothérapie, la physiothérapie, l’ergothérapie ou encore l’arthérapie, la musicothérapie sont des moyens de lutte contre la douleur.
L’objectif étant de traiter la douleur du sujet âgé dans une approche multidisciplnaire.
L
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