La consommation de drogues illicites a augmenté ces cinq dernières années chez les jeunes, notamment la consommation de cannabis, d’ecstasy et de cocaïne. C’est ce qui ressort du nouveau baromètre santé, publié vendredi dernier par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) et de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Le baromètre santé est une enquête menée tous les cinq ans par téléphone. Les questions posées en 2014 sont les mêmes que celles de l’édition 2009 : « L’idée reste de détecter l’évolution des consommations. Il faut donc que les résultats soient les plus comparables possibles », explique le Dr François Beck, sociologue et président de l’OFDT, qui a dirigé l’étude.
L’autoculture d’herbe de cannabis, une spécificité française
En 2014, 42 % des 18-64 ans ont rapporté avoir expérimenté le cannabis. Une personne sur 10 en a consommé au cours de l’année, contre 8 % lors de la précédente enquête de 2010. Cette augmentation « n’est pas facile à interpréter, juge François Beck, on peut y voir une conséquence de l’augmentation de l’offre, avec notamment une hausse de l’autoculture d’herbe de cannabis. Nous avons observé une présence assez forte de l’herbe par rapport à la résine de cannabis (une spécificité française N.D.L.R), face à laquelle les consommateurs ont le sentiment d’avoir affaire à un produit plus naturel. » Le phénomène de l’autoculture et le développement de l’herbe s’accompagnent d’une augmentation des teneurs en THC des produits, ce qui peut expliquer de l’engouement dont ils sont l’objet.
La consommation régulière de cannabis a également augmenté : passant de 2,2 % en 2009 à 3,1 % en 2014.
Les jeunes femmes consomment plus que leurs aînées
L’augmentation de la consommation de cannabis touche toutes les classes d’âge et tous les milieux sociaux, mais est plus marquée chez les jeunes femmes (23 % de fumeuses chez les femmes de 18 à 25 ans) qui rattrapent peu à peu les hommes (34 % de fumeurs chez les hommes de 18 à 25 ans). « La consommation de cannabis reste une pratique très masculine », tempère François Beck.
Le baromètre 2014 voit l’introduction de la question des cannabinoïdes de synthèse, avec des taux de consommation assez faibles par rapport au cannabis. Au total, 1,7 % des 18-64 ans ont déclaré avoir déjà fumé des cannabinoïdes de synthèse, ce qui représente 4 % des expérimentateurs de cannabis.
La cocaïne en hausse, l’ecstasy fait son grand retour
Les niveaux de consommation de cocaïne poursuivent également leur progression régulière depuis les années quatre-vingt-dix, bien que la France ne fasse pas partie des plus gros consommateurs européens. En 2014, 5,6 % des 18-64 ans ont déclaré avoir déjà expérimenté la cocaïne, contre 1,2 % en 1995. L’usage pendant l’année écoulée est à 1,1 % en 2014, contre 0,9 % en 2010. Les 18-25 ans sont les plus gros consommateurs : 3,1 % rapportent en avoir consommé pendant l’année.
La MDMA, ou ecstasy, fait également son grand retour. Alors que les générations d’avant 2010 s’en étaient détournées au profit d’autres substances stimulantes, les nouvelles générations la redécouvrent, avec en outre une arrivée de comprimés plus gros et plus dosés en substance active. L’usage dans l’année est passé de 0,3 % en 2010, à 0,9 % en 2014, avec un maximum observé à nouveau chez les 18 et 25 ans (3,8 %), et une consommation quasi nulle après 35 ans.
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