C’est le premier fabricant d’un produit pharmaceutique à base de Fentanyl à tomber suite à des poursuites judiciaires. Insys therapeutics, qui commercialise le spray buccal Subsys, vient d’annoncer son dépôt de bilan. Celui-ci intervient après que l’entreprise a accepté de verser 225 millions de dollars au ministère de la Justice américain en échange de l’abandon des poursuites pénales et civiles concernant ses pratiques illégales de commercialisation de l’antalgique.
Autorisée par la FDA début 2012, l’utilisation du Subsys est restreinte au traitement des accès douloureux paroxystiques chez les patients recevant déjà un traitement de fond morphinique pour des douleurs chroniques d’origine cancéreuse. Or une enquête a montré que, dès sa commercialisation et jusqu’en 2015, Insys therapeutics a versé des pots-de-vin à des médecins et à leurs assistants afin qu’ils prescrivent ce puissant antalgique à des patients qui n’en avaient pas besoin, notamment dans le cas de douleurs dorsales ou de migraines. Elle proposait également l’embauche de leurs proches.
Un fléau déclaré urgence sanitaire nationale
Pour le procureur général du Massachusetts Andrew Lelling, cité par le « Wahington post », ces pratiques commerciales illégales « ont alimenté l’épidémie des opioïdes » : une augmentation quasi exponentielle de consommation d’opioïdes et d’overdoses associées. La lutte contre ce fléau a été déclarée « urgence sanitaire nationale » par Donald Trump en octobre 2017.
Deux autres laboratoires commercialisant des antalgiques sont aussi sur la sellette. C’est le cas de Teva Pharmaceutical industries et du fabricant de l’OxyContin, Purdue Pharma.
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